Technologie Média

Une pulvérisation de minuscules particules d’or traite les maladies cardiaques

biothechnologie 16 mars 2022

une-pulvérisation-de-minuscules-particules-or-traite-les-maladies-cardiaques

Une pulvérisation de minuscules particules d’or et de peptides sur un cœur endommagé pourrait-elle permettre de le réparer sur place, de manière peu invasive ?

Des particules d’or et des peptides réparent le cœur 

Une recherche de pointe menée par les professeurs associés de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, les Drs Emilio Alarcon et Erik Suuronen, suggère qu’une technologie de pulvérisation utilisant des nanoparticules personnalisées de l’un des métaux les plus précieux au monde, offre un énorme potentiel thérapeutique et pourrait éventuellement contribuer à sauver de nombreuses vies.

Un article récemment publié a mis en évidence cette nouvelle recherche, le Dr Alarcon et son équipe de collègues chercheurs suggèrent que cette approche pourrait un jour être utilisée en conjonction avec les pontages coronariens. Il s’agit du type de chirurgie cardiaque le plus courant.

Ce matériau peut être peint sur la surface d’un cœur

La thérapie testée par les chercheurs – qui a été pulvérisée sur le cœur de souris de laboratoire – utilise de très faibles concentrations de particules d’or modifiées par des peptides et créées en laboratoire. À partir de la buse d’un appareil de pulvérisation miniaturisé, ce matériau peut être peint uniformément sur la surface d’un cœur en quelques secondes.

Il a été démontré que les nanoparticules d’or ont des propriétés inhabituelles et sont très réactives chimiquement. Depuis des années, les chercheurs utilisent des nanoparticules d’or – si minuscules qu’elles sont indétectables à l’œil nu – dans un si large éventail de technologies qu’elles sont devenues un domaine d’intérêt intense pour la recherche.

Dans ce cas, les nanoparticules d’or modifiées avec des peptides (une courte chaîne d’acides aminés) ont été pulvérisées sur le cœur de souris de laboratoire. Les chercheurs ont constaté que cette thérapie par pulvérisation a non seulement entraîné une augmentation de la fonction cardiaque et de la conductivité électrique du cœur, mais qu’il n’y a pas eu d’infiltration des organes hors cible par ces minuscules particules d’or.

« C’est là toute la beauté de cette approche. On pulvérise, puis on attend quelques semaines, et les animaux se portent très bien par rapport aux témoins « , explique le Dr Alarcon, qui fait partie du Département de biochimie de l’Université d’Ottawa.

Une approche à la fois simple et efficace

Selon le Dr Alarcon, non seulement les données suggèrent que l’action thérapeutique du nano-thérapeutique par pulvérisation est très efficace, mais son application est beaucoup plus simple que d’autres approches régénératives pour traiter un cœur infarci.

Au début, l’amélioration observée de la fonction cardiaque et de la propagation des signaux électriques dans le cœur des souris testées était difficile à croire pour l’équipe. Mais des expériences répétées ont donné les mêmes résultats positifs, selon le Dr Alarcon, qui fait partie du Département de biochimie, microbiologie et immunologie de l’Université d’Ottawa.

De futurs essais sur des modèles animaux de grande taille

Pour valider ces résultats passionnants obtenus chez la souris, l’équipe cherche maintenant à adapter cette technologie à des procédures peu invasives qui accéléreront les essais sur des modèles animaux de grande taille, comme le lapin et le porc.

Cette recherche a été publiée dans ACS Nano.

Source : University of Ottawa
Crédit photo : StockPhotoSecrets