Une nouvelle avancée dans le traitement du cancer du poumon
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et le Centre hospitalier de St. Mary (CHSM) ont contribué ensemble à un essai clinique international, qui changera la façon dont nous traitons le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), la forme la plus courante de cancer du poumon.
Le cancer du poumon non à petites cellules
Dans cet essai, un médicament d’immunothérapie appelé pembrolizumab (KEYTRUDA), utilisé en conjonction avec une chimiothérapie néoadjuvante (c’est-à-dire administrée avant l’opération) puis après l’opération, s’est révélé capable de ralentir la progression et la récidive du cancer et de réduire la présence de tumeurs résiduelles chez les patients atteints d’un CPNPC opérable à un stade précoce.
Dans le groupe expérimental, trois patients sur cinq sont restés stables pendant deux ans (sans progression ou récidive du cancer), contre deux sur cinq dans le groupe témoin, soit une amélioration d’environ 50 %.
« Ce nouveau traitement constitue une nouvelle étape importante dans l’amélioration des résultats pour les patients atteints de ce type courant de cancer du poumon. Il est applicable à tous les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade II ou III, et éligibles à la chirurgie. Cela représente un grand nombre de patients sur une base annuelle pour lesquels l’amélioration de la survie sera très significative », déclare le Dr Jonathan Spicer, auteur principal et chirurgien en chef de cette étude.
Une chimiothérapie néoadjuvante à base de pembrolizumab
Tous les patients participant à cet essai étaient atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade II ou III, qui pouvait être enlevé chirurgicalement. Ces stades étaient auparavant associés à un taux de survie de moins de 50 % cinq ans après le diagnostic. La moitié d’entre eux ont reçu une chimiothérapie néoadjuvante à base de pembrolizumab et de cisplatine, suivie d’une résection chirurgicale et d’un traitement adjuvant à base de pembrolizumab; l’autre moitié a reçu une chimiothérapie néoadjuvante et une chirurgie seule, avec un placebo à la place du pembrolizumab.
Au cours des 24 mois suivant l’inscription des participants dans l’un des deux groupes d’étude, les chercheurs ont enregistré la survenue d’événements indésirables tels qu’une progression locale de la tumeur empêchant l’intervention chirurgicale prévue, une récidive du cancer ou un décès.
Sur les 797 participants adultes, 344 (43,2 %) ont eu un événement ou sont décédés; la plupart des événements étaient une progression ou une récidive de la maladie. La survie sans événement à 24 mois était de 62,4 % dans le groupe pembrolizumab et de 40,6 % dans le groupe placebo.
Un message d’espoir pour les patients atteints de CPNPC
« L’association du pembrolizumab à la chimiothérapie néoadjuvante a montré une amélioration significative du taux de survie chez les patients traités. C’est un message d’espoir pour les patients atteints de CPNPC », ajoute le Dr Adrian Langleben, qui a dirigé l’essai au CHSM.
Cette recherche a été publiée dans The New England Journal of Medicine.
Source : McGill University Health Centre
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