Technologie Média

Une consommation excessive d’alcool accélère la progression de la maladie d’Alzheimer

biologie 13 juin 2023

une-consommation-excessive-alcool-accélère-la-progression-de-la-maladie-Alzheimer

Les troubles liés à la consommation d’alcool (AUD) accélèrent la progression de la maladie d’Alzheimer, lorsqu’ils sont associés à une susceptibilité génétique.

L’intoxication alcoolique modifie l’expression génétique

Des scientifiques rapportent que l’intoxication alcoolique répétée est associée à des modifications de l’expression génétique indiquant la progression de cette maladie dans le cerveau de souris génétiquement prédisposées à la maladie d’Alzheimer.

Exposées de manière répétée à des quantités d’alcool enivrantes, ces souris ont montré des signes de déclin cognitif environ deux mois plus tôt que d’habitude.

Bien que peu d’études aient exploré le potentiel de l’alcool à exacerber la maladie d’Alzheimer, des études épidémiologiques ont suggéré que l’AUD pourrait conduire à un risque plus élevé de développer une démence en général.

Pour explorer le potentiel de l’alcool à affecter la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont exposé des souris à l’alcool de manière répétée pendant plusieurs mois, dans un modèle qui reproduit les niveaux d’exposition à l’alcool des personnes atteintes de l’AUD. Ils ont comparé des souris témoins à des souris porteuses de trois gènes qui les rendent sensibles à la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs ont caractérisé et comparé l’expression génétique de plus de 100 000 cellules individuelles provenant du cerveau de souris exposées à l’alcool et de souris non exposées, afin de déterminer exactement ce qui se passe dans ces cellules pendant l’AUD.

Les souris exposées à l’alcool perdaient leurs capacités d’apprentissage

L’équipe a constaté que, par rapport aux souris témoins, les souris exposées à l’alcool perdaient progressivement leurs capacités d’apprentissage et de mémorisation des schémas spatiaux, et qu’elles présentaient ces signes de déclin cognitif à un âge plus précoce que d’habitude.

Lorsque les chercheurs ont comparé les profils de transcription des gènes des souris exposées à l’alcool à ceux de souris non exposées de différents âges et stades de la maladie d’Alzheimer ayant le même bagage génétique, ils ont constaté que les profils de transcription des gènes des souris exposées à l’alcool ressemblaient davantage à ceux de souris plus âgées présentant un déclin cognitif plus grave qu’à ceux de souris de leur âge.

« Lorsque nous avons comparé les souris exposées à l’alcool au même type de souris présentant une progression précoce ou tardive de cette maladie – c’est-à-dire des souris qui ne sont pas encore atteintes de quelque manière que ce soit et des souris qui sont vraiment compromises – nous avons constaté que l’effet de l’alcool est de déplacer l’expression génétique vers cette maladie avancée », explique Pietro Paolo Sanna, professeur d’immunologie et de microbiologie.

Étudier l’impact de l’alcool chez les personnes qui ne sont pas génétiquement prédisposées

Bien que cette étude se soit concentrée sur la maladie d’Alzheimer familiale, l’équipe prévoit d’étudier à l’avenir si la consommation d’alcool a également un impact sur l’apparition et la progression de la maladie d’Alzheimer sporadique, chez les personnes qui ne sont pas génétiquement prédisposées à cette maladie.

Cette recherche a été publiée dans eNeuro.

Source : The Scripps Research Institute
Crédit photo : Depositphotos