Technologie Média

L’insomnie est liée à un risque accru d’AVC

biologie 08 juin 2023

insomnie-est-liée-à-un-risque-accru-AVC

Selon une étude, les personnes qui présentent des symptômes d’insomnie, tels que des difficultés à s’endormir, à rester endormies et à se réveiller trop tôt, seraient plus susceptibles d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).

Des symptômes d’insomnie

En outre, les chercheurs ont constaté que le risque était beaucoup plus élevé chez les personnes âgées de moins de 50 ans. Cette étude ne prouve pas que les symptômes de l’insomnie provoquent un accident vasculaire cérébral ; elle montre seulement une association.

Cette étude a porté sur 31 126 personnes âgées en moyenne de 61 ans. Les participants n’avaient pas d’antécédents d’accident vasculaire cérébral au début de cette étude. On leur a posé quatre questions sur la fréquence de leurs difficultés à s’endormir, à se réveiller pendant la nuit, à se réveiller trop tôt et à ne pas pouvoir se rendormir, ainsi que sur la fréquence à laquelle ils se sentaient reposés le matin.

2 101 cas d’AVC ont été recensés

Les réponses possibles étaient « la plupart du temps », « parfois » ou « rarement ou jamais ». Les scores allaient de zéro à huit, un chiffre plus élevé signifiant des symptômes plus graves. Les personnes ont ensuite été suivies pendant neuf ans en moyenne. Au cours de cette période, 2 101 cas d’AVC ont été recensés.

Après avoir pris en compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le risque d’AVC, notamment la consommation d’alcool, le tabagisme et le niveau d’activité physique, les chercheurs ont constaté que les personnes présentant un à quatre symptômes avaient un risque d’AVC accru de 16 % par rapport aux personnes ne présentant aucun symptôme.

Sur les 19 149 personnes présentant un à quatre symptômes, 1 300 ont subi un accident vasculaire cérébral. Sur les 6 282 personnes ne présentant aucun symptôme, 365 ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral. Les personnes présentant cinq à huit symptômes d’insomnie avaient un risque accru de 51 %. Sur les 5 695 personnes présentant cinq à huit symptômes, 436 ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral.

Le lien était plus fort chez les participants de moins de 50 ans

Le lien entre les symptômes d’insomnie et les accidents vasculaires cérébraux était plus fort chez les participants de moins de 50 ans, ceux qui présentaient cinq à huit symptômes ayant un risque d’accident vasculaire cérébral près de quatre fois supérieur à celui des personnes ne présentant aucun symptôme.

Sur les 458 personnes de moins de 50 ans présentant cinq à huit symptômes, 27 ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral. Les personnes âgées de 50 ans ou plus présentant le même nombre de symptômes avaient un risque d’AVC accru de 38 % par rapport aux personnes ne présentant aucun symptôme. Sur les 654 personnes de 50 ans et plus présentant cinq à huit symptômes, 33 ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral.

« Cette différence de risque entre ces deux groupes d’âge peut s’expliquer par la fréquence plus élevée des accidents vasculaires cérébraux à un âge plus avancé », a ajouté Wendemi Sawadogo. « La liste des facteurs de risque d’AVC, tels que l’hypertension artérielle et le diabète, peut s’allonger avec l’âge, les symptômes d’insomnie n’étant qu’un des nombreux facteurs possibles.

Une stratégie efficace de prévention des AVC

Cette différence frappante suggère que la prise en charge des symptômes de l’insomnie à un âge plus jeune, pourrait être une stratégie efficace de prévention des accidents vasculaires cérébraux. Les recherches futures devraient explorer la réduction du risque d’AVC par la prise en charge des problèmes de sommeil ». Cette association s’est encore renforcée chez les personnes souffrant de diabète, d’hypertension, de maladies cardiaques et de dépression.

Cette étude a été publiée dans Neurology.

Source : American Academy of Neurology
Crédit photo : StockPhotoSecrets