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Un composé de l’encre des pieuvres tue les cellules cancéreuses mais pas les autres

biologie 05 juin 2023

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Un composé présent dans l’encre de pieuvre a été créé artificiellement en laboratoire, et utilisé pour tuer des cellules cancéreuses. Cette découverte pourrait déboucher sur de nouveaux traitements contre le cancer.

Un composé appelé OPC

Martín Samuel Hernández-Zazueta, de l’université de Sonora au Mexique, et ses collègues avaient déjà identifié un composé appelé ozopromide (OPC), présent dans le sac d’encre des pieuvres communes (Octopus vulgaris), comme étant intéressant pour ses propriétés anticancéreuses.

Les chercheurs ont utilisé une série de réactions chimiques standard qui leur ont permis de créer artificiellement la molécule OPC. Ensuite, pour explorer le potentiel de l’OPC en tant que traitement du cancer, ils ont injecté ce composé dans des cellules humaines cancéreuses du sein, du col de l’utérus, de la prostate et du poumon.

L’OPC a entraîné la mort des cellules cancéreuses

Ils ont constaté que l’OPC entraînait la mort d’une grande partie des cellules cancéreuses, la proportion la plus élevée étant une diminution de 50 % de la croissance du cancer dans les cellules pulmonaires. L’OPC n’a pas affecté les cellules non cancéreuses situées à proximité.

De nombreux traitements actuels du cancer, y compris l’immunothérapie, peuvent provoquer une inflammation comme effet secondaire indésirable. L’équipe a constaté que l’OPC réduisait en fait la production des protéines inflammatoires autour des cellules, favorisant ainsi une meilleure guérison globale de la mort cellulaire.

Une découverte prometteuse

Les chercheurs espèrent que cela indique que ce composé pourrait éventuellement conduire à un traitement du cancer sans inflammation comme effet secondaire. Charles Derby, de l’université d’État de Géorgie à Atlanta, estime que ces travaux sont « importants ». Toutefois, il ne s’agit que de la première étape d’une longue série d’étapes visant à déterminer si cette molécule sera utile en médecine humaine.

Cette recherche a été publiée dans Food and Chemical Toxicology.

Source : New Scientist
Crédit photo : Depositphotos