Un placebo améliore les résultats pour les troubles liés à l’utilisation d’opioïdes
Dans le cadre d’un nouvel essai clinique randomisé, l’auteur principal Ted J. Kaptchuk du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC), l’auteur principal Annabelle Belcher et leurs collègues ont vérifié si l’utilisation d’un placebo en libre accès pouvait accroître l’efficacité du traitement à la méthadone pour les personnes souffrant d’un trouble lié à l’utilisation d’opioïdes.
Un placebo en libre accès
Les chercheurs ont constaté que les participants qui recevaient sciemment des pilules de placebo en plus du traitement standard à la méthadone étaient beaucoup plus susceptibles de rester en traitement que les participants qui recevaient uniquement un traitement à la méthadone. Les participants ayant reçu des pilules placebo ont également fait état d’une meilleure qualité de sommeil.
Les participants savaient qu’ils prenaient une pilule placebo, mais l’équipe de soins cliniques en toxicomanie ne savait pas quels participants faisaient partie du groupe « traitement habituel » ou du groupe « traitement plus placebo », et l’essai visait à prévenir toute différence de traitement inconsciente.
Tous les participants ont été revus deux semaines, quatre semaines, huit semaines et douze semaines après l’inscription initiale et ont subi les mêmes évaluations des résultats. Les participants du groupe placebo n’ont pas reçu d’informations supplémentaires sur les placebos ou sur la raison d’être de l’étude, en plus de celles fournies lors de la réunion de départ.
Les chercheurs ont évalué la dose de méthadone à 90 jours, la rétention du traitement, la consommation de drogues déclarée par les patients, le sevrage, l’état de manque, la qualité de vie et la qualité du sommeil. Contrairement aux attentes des chercheurs, le placebo conditionné en accès libre n’a pas eu d’impact sur la dose de méthadone à 90 jours.
De meilleurs résultats chez le groupe placebo
Cependant, les participants traités avec un placebo ouvert étaient nettement plus susceptibles de rester en traitement ; 78 % du groupe traité avec le placebo sont restés dans le programme, contre 61 % du groupe traité uniquement avec la méthadone. Le groupe placebo a également fait état d’une meilleure qualité de sommeil. Aucune différence statistiquement significative n’a été constatée pour les autres mesures de résultats.
« En mettant en œuvre une combinaison unique de deux méthodes pour exploiter l’effet placebo – le placebo ouvert et le conditionnement pharmacologique – nous avons constaté une différence significative dans les taux de rétention du groupe à 90 jours, ce qui démontre que le traitement par placebo peut apporter des avantages précieux tout en respectant les normes éthiques du consentement éclairé », a déclaré M. Kaptchuk, directeur du programme d’études sur les placebos et les thérapies.
La relation patient-clinicien est une composante importante
Les hypothèses antérieures selon lesquelles le traitement par placebo nécessite une dissimulation ou une tromperie pour « fonctionner » ne sont pas vraies. En outre, il est de plus en plus évident que les placebos en accès libre ont un effet sur les neurotransmetteurs similaire à celui des placebos en double aveugle et des placebos trompeurs. Il est important de noter que la relation patient-clinicien est une composante importante du placebo ouvert.
Cette recherche a été publiée dans JAMA Network Open.
Source : Beth Israel Deaconess Medical Center
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