Une étude révèle des preuves de résistance aux médicaments contre la COVID-19
La résistance au Paxlovid est déjà évidente parmi les variants viraux du SARS-CoV-2 qui circulent actuellement dans le monde, ce qui indique que ce médicament, connu sous le nom d’inhibiteur de la protéase, pourrait bientôt perdre de son efficacité dans le traitement des infections par la COVID-19.
Des variants sont résistants au Paxlovid
Cette étude, menée par le Midwest Antiviral Drug Discovery (AViDD) Center, montre que des variants résistants aux médicaments sont apparus plusieurs fois de manière indépendante dans différentes parties du monde, avec des grappes régionales fournissant des preuves de la transmission de personne à personne.
Outre la résistance à l’inhibiteur de la protéase nirmatrelvir, le composant actif du Paxlovid, cette étude a montré qu’un ensemble différent de mutations actuellement en circulation, peut transférer la résistance à l’ensitrelvir (Xocova), un inhibiteur de la protéase désormais autorisé au Japon. Cette nouvelle recherche montre que de simples modifications d’un seul acide aminé dans la protéase principale du SARS-CoV-2 peuvent sérieusement compromettre l’efficacité de ces médicaments antiviraux.
Selon Reuben Harris, codirecteur du Midwest AViDD Center, « bien que notre étude démontre l’existence de variants naturels du SARS-CoV-2 en circulation qui résistent à deux médicaments différents, la bonne nouvelle est que leurs profils de résistance sont distincts. Cela signifie que si l’un de ces médicaments échoue en raison de l’émergence d’une résistance chez les variants, l’autre médicament peut encore fonctionner. »
D’autres inhibiteurs de la protéase de nouvelle génération
D’autres recherches devraient permettre de mettre au point d’autres inhibiteurs de la protéase de nouvelle génération présentant des profils de résistance différents, ainsi que des médicaments ciblant différents processus viraux tels que la réplication ou l’entrée dans les cellules. Une approche multi-médicamenteuse, à l’instar des thérapies actuelles pour le VIH et le virus de l’hépatite C, pourrait contribuer à la protection contre la résistance et à la guérison des personnes infectées par le SARS-CoV-2.
Pour réduire le risque de résistance, les chercheurs affirment que les inhibiteurs de la protéase doivent être conçus avec soin pour prévenir les simples mutations de résistance.
« Malgré le succès avéré du Paxlovid dans l’atténuation des symptômes de la COVID-19, les conséquences à long terme de son utilisation généralisée dans l’accélération de la résistance sont inconnues », a déclaré S. Arad Moghadasi, co-auteur de cette étude. « Les médicaments dont les barrières à la résistance sont les plus élevées sont susceptibles de s’avérer plus efficaces et d’avoir une durabilité à plus long terme.
Mettre au point d’autres composés
« Nous avons bon espoir que les études en cours permettront de mettre au point d’autres composés pour prévenir la résistance croisée et aider à lutter contre la pandémie actuelle de la COVID-19, et les futures épidémies de coronavirus », a déclaré M. Harris, professeur et titulaire de la chaire de biochimie et de biologie structurale.
Cette recherche a été publiée dans Science Advances.
Source : University of Minnesota Medical School via EurekAlert
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