Les femmes montrent des signes de vieillissement plus tôt que les hommes
Les cellules des femmes présentent les signes caractéristiques du vieillissement au début de l’âge adulte, alors que cela tend à ne se produire que chez les hommes à partir de 40 ans, selon de nouvelles recherches.
Une étude sur le vieillissement entre les femmes et les hommes
Michael Ben Ezra du Center for Healthy Aging de l’Université de Copenhague et ses collègues ont utilisé l’apprentissage automatique pour analyser 33 millions de rapports de biopsie prélevés sur plus de 4,9 millions d’individus, allant des nouveau-nés aux personnes de plus de 100 ans, entre 1970 et 2018. Les personnes transgenres n’étaient pas incluses dans cette étude.
Après avoir identifié des marqueurs du vieillissement, tels que l’inflammation ou la formation de cellules géantes, les chercheurs ont tenté de découvrir si l’apparition de cela diffère entre les sexes.
Ils ont constaté que si le vieillissement cellulaire ne semblait pas commencer chez les hommes avant l’âge de 40 ans, en moyenne, il se produisait ensuite très rapidement. En revanche, les premiers signes de vieillissement chez les femmes semblaient commencer vers l’âge de 19 ans, mais progressaient ensuite graduellement.
Les femmes ont des niveaux de fragilité plus élevés
Cela pourrait expliquer pourquoi les femmes sont généralement plus à risque de certaines complications de santé, dit Ben Ezra. « Par exemple, les femmes ont des niveaux de fragilité plus élevés tout au long de la vie, ce qui correspondrait au vieillissement commençant plus tôt chez les femmes.”
Charalampos Rallis de l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, affirme que des différences substantielles dans le vieillissement biologique ont déjà été identifiées entre les sexes. Il a déjà été suggéré que le risque de dysfonctionnement immunitaire d’un homme devient plus prononcé avec l’âge et que les effets de l’inflammation liée à l’âge sur le sang et d’autres tissus, sont plus importants chez les hommes plus âgés que chez les femmes du même âge.
Rallis note également, que les échantillons ont été prélevés sur des personnes en mauvaise santé, certaines conditions médicales ayant potentiellement un impact plus important sur le vieillissement cellulaire que d’autres. “Ils examinent [différentes] pathologies et le moment où elles deviennent apparentes chez les hommes et les femmes, il est donc assez difficile de relier directement [les résultats] au processus de vieillissement lui-même”, dit-il.
Des résultats ayant plusieurs limites
Idéalement, cette étude aurait été réalisée à l’aide de biopsies provenant d’une gamme de participants d’âges différents sans problème de santé connus, dit Rallis. Les biopsies n’ont également été prélevées que sur des personnes blanches et, par conséquent, les résultats peuvent ne pas s’appliquer aux personnes d’autres ethnies, explique Ben Ezra.
Néanmoins, ces résultats suggèrent également que les tissus du foie vieillissent de manière relativement lente et prévisible, tandis que les tissus du cœur vieillissent de manière plus erratique, que la biopsie ait été prélevée sur un homme ou une femme.
Cela pourrait nous aider à mieux comprendre à quel âge une personne est la plus à risque de différentes conditions médicales qui affectent des organes spécifiques, dit Morten Scheibye-Knudsen, auteur principal de cette étude.
Avec plus de recherches, la base de données des rapports de biopsie de cette étude pourrait être combinée avec une intelligence artificielle pour créer un système qui reçoit les rapports de biopsie d’un médecin, et prédit ensuite le risque de différentes conditions médicales de cette personne en fonction de son âge, explique Ben Ezra.
Cette recherche a été publiée dans bioRxiv.
Source : New Scientist
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