Un produit chimique courant est lié à la maladie de Parkinson
Un produit chimique courant et largement utilisé pourrait être à l’origine de la progression de la maladie cérébrale qui connaît la croissance la plus rapide au monde, à savoir la maladie de Parkinson. Au cours des 100 dernières années, le trichloréthylène (TCE) a été utilisé pour décaféiner le café, dégraisser le métal et nettoyer les vêtements à sec.
Les effets toxiques du trichloréthylène
Le TCE provoque le cancer, est lié aux fausses couches et aux maladies cardiaques congénitales, et est associé à un risque accru de 500 % de la maladie de Parkinson.
Dans un document d’hypothèse, une équipe internationale de chercheurs, dont les neurologues Ray Dorsey, Ruth Schneider et Karl Kieburtz du centre médical de l’université de Rochester (URMC), avancent que le TCE pourrait être une cause invisible de la maladie de Parkinson. Le TCE était un solvant largement utilisé dans un certain nombre d’applications industrielles, grand public, militaires et médicales, notamment pour enlever la peinture, corriger les fautes de frappe, nettoyer les moteurs et anesthésier les patients.
Son utilisation aux États-Unis a atteint son apogée dans les années 1970, lorsque plus de 270 millions de kilos de ce produit chimique – soit 900 grammes par Américain – étaient fabriqués chaque année. Quelque 10 millions d’Américains travaillaient avec ce produit chimique ou d’autres solvants industriels similaires. Bien que l’utilisation domestique ait diminué depuis, le TCE est encore utilisé pour le dégraissage des métaux et le nettoyage à sec ponctuel aux États-Unis.
Il peut contaminer le sol et les eaux souterraines
Ce produit chimique peut contaminer le sol et les eaux souterraines, entraînant la formation de rivières souterraines, ou panaches, qui peuvent s’étendre sur de longues distances et migrer au fil du temps. L’un de ces panaches, est associé à une entreprise aérospatiale de Long Island, dans l’État de New York, s’étend sur plus de six kilomètres de long et trois kilomètres de large, et a contaminé l’eau potable de milliers de personnes. On en trouve d’autres partout, de Shanghai, en Chine, à Newport Beach, en Californie.
Outre les risques qu’ils présentent pour l’eau, les TCE volatils peuvent facilement s’évaporer et pénétrer dans les habitations, les écoles et les lieux de travail, souvent sans être détectés. Aujourd’hui, cette intrusion de vapeur est susceptible d’exposer à un air intérieur toxique des millions de personnes qui vivent, étudient et travaillent à proximité d’anciens sites de nettoyage à sec, militaires et industriels.
L’intrusion de vapeur a été signalée pour la première fois dans les années 1980, lorsqu’il a été constaté que le radon s’évaporait du sol et pénétrait dans les habitations, augmentant ainsi le risque de cancer du poumon. Aujourd’hui, des millions de maisons sont testées pour le radon, mais peu le sont pour le TCE.
Mieux comprendre comment le TCE contribue à la maladie de Parkinson
Les chercheurs préconisent de poursuivre leurs recherches afin de mieux comprendre comment le TCE contribue à la maladie de Parkinson et à d’autres maladies. Les niveaux de TCE dans les eaux souterraines, l’eau potable, le sol et l’air extérieur et intérieur doivent faire l’objet d’une surveillance plus étroite, et ces informations doivent être partagées avec les personnes qui vivent et travaillent à proximité des sites pollués.
Cette recherche a été publiée dans le Journal of Parkinson s Disease.
Source : University of Rochester Medical Center
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