La fibrillation auriculaire augmenterait le risque de démence
Selon une étude, les personnes ayant reçu récemment un diagnostic de fibrillation auriculaire (FA), le rythme cardiaque irrégulier le plus courant, ont un risque légèrement plus élevé de développer une démence que les personnes ne souffrant pas de cette affection.
Un risque plus élevé de démence
La fibrillation auriculaire, qui se caractérise par un rythme cardiaque très rapide, peut favoriser la formation de caillots sanguins dans le cœur, augmentant ainsi le risque d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance cardiaque, et raccourcir la durée de vie.
Cette recherche s’est déroulée de 2010 à 2017 et a porté sur près de 197 000 dossiers de patients des systèmes de santé Kaiser Permanente en Californie. La moitié des patients avaient récemment reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire ; leurs homologues du groupe témoin avaient été sélectionnés pour leur âge et leur profil de santé similaires, mais ne souffraient pas de fibrillation auriculaire.
Les dossiers médicaux des deux groupes de patients ont été examinés pendant trois ans, en moyenne, afin d’identifier les diagnostics ultérieurs de démence, y compris la maladie d’Alzheimer.
Un risque accru de 13 %
Dans l’ensemble, les personnes souffrant de fibrillation auriculaire nouvellement diagnostiquée présentaient un risque accru de 13 % de développer une démence. Ce risque semblait être amplifié chez les personnes dont le diagnostic de fibrillation auriculaire avait été posé avant l’âge de 65 ans (risque accru de 65 %) et chez les personnes qui ne souffraient pas d’une maladie rénale chronique (risque accru de 20 %). Aucune différence de risque aussi significative n’a été observée en fonction du sexe, de la race ou de l’origine ethnique des patients.
« De nombreuses personnes souffrant de fibrillation auriculaire ne développeront pas de démence, mais je pense qu’il s’agit d’une conversation qu’un patient souffrant de fibrillation auriculaire nouvellement diagnostiquée doit avoir avec son médecin, en évaluant son risque individuel potentiel de développer une démence, ainsi qu’en évaluant les risques et les avantages du traitement de la fibrillation auriculaire », a déclaré le Dr Nisha Bansal.
Mieux comprendre les mécanismes de cette association
Bansal a déclaré que les prochaines étapes de cette recherche viseront à mieux comprendre les mécanismes biologiques reliant la fibrillation auriculaire et la démence, et à étudier si les différentes thérapies de la fibrillation auriculaire – par exemple, l’ablation par cathéter du muscle cardiaque par rapport aux médicaments – affectent les trajectoires des patients en ce qui concerne la démence et d’autres complications.
Cette recherche a été publiée dans le Journal of the American Heart Association.
Source : University of Washington School of Medicine
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