L’inactivité à long terme a un impact sur les niveaux de sucre dans le sang
Mettez 20 jeunes hommes au lit pendant deux mois sans activité physique et qu’obtenez-vous ? Une nouvelle étude de l’Université de Bath montre que l’inactivité à long terme augmente considérablement le taux de glycémie, même si vous réduisez votre consommation alimentaire pour prévenir la prise de poids.
Les effets de l’inactivité à long terme
Cette recherche, menée par une équipe du Centre pour la nutrition, l’exercice et le métabolisme de l’université, faisait partie d’une étude sur l’alitement de l’Agence spatiale européenne (ESA). Pendant 60 jours, 20 participants masculins jeunes, en bonne santé et en bonne forme physique sont restés au lit, les pieds au-dessus de la tête, tandis que des chercheurs internationaux évaluaient de nombreuses mesures de santé. Les individus sont restés au lit même lorsqu’ils mangeaient, se douchaient et allaient aux toilettes.
Les recherches de l’équipe de Bath se sont concentrées sur la santé métabolique des participants : la façon dont votre corps contrôle la glycémie. Des travaux antérieurs de la même équipe en 2018 ont démontré que l’exercice, même en courtes rafales, a un impact majeur sur la glycémie à court terme.
Avec cette nouvelle étude, ils ont voulu mieux comprendre ce qui se passe lorsqu’il n’y a pas d’activité physique ou de mouvement pendant des semaines et des mois. Les participants ont été soumis à un régime alimentaire très réduit, pour compenser leur activité physique très réduite, et pour les empêcher de prendre du poids.
Des impacts sur la glycémie
Suite à la participation à l’étude sur l’alitement, le taux de glycémie moyen des participants a augmenté d’environ 6 % le jour et de 10 % la nuit. Leur capacité à éliminer le sucre sanguin – c’est-à-dire à absorber le sucre sanguin dans les muscles – a également diminué de près d’un quart (24 %). Les participants avaient du mal à contrôler leur glycémie, ce qui constitue un facteur de risque important dans le développement de maladies telles que les maladies cardiovasculaires ou le diabète de type 2.
L’équipe de recherche explique que la réduction de l’apport calorique a empêché les participants de connaître des taux de glycémie encore plus élevés. Ils supposent que s’ils avaient mangé la même quantité que d’habitude, étant donné la réduction de la capacité à éliminer le sucre, leur glycémie aurait augmenté encore plus pendant l’alitement.
Des implications ici sur Terre
L’étude sur l’alitement a été menée par l’ESA pour aider à comprendre les effets sur la santé des astronautes des futures missions spatiales en équipage. Cependant, les chercheurs affirment que les implications sont également pertinentes pour la vie sur Terre, où des millions de personnes sont confrontées à des périodes d’inactivité à long terme, en raison de mauvaises habitudes de vie, de maladies chroniques, d’une mauvaise santé ou de blessures.
Cette recherche a été publiée dans Clinical Nutrition.
Source : University of Bath
Crédit photo : StockPhotoSecrets