Technologie Média

Un spray nasal peut aider à guérir le cerveau après un AVC

biothechnologie 17 janvier 2023

un-spray-nasal-peut-aider-à-guérir-le-cerveau-après-un-avc

Les médicaments qui combattent les effets d’un accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent être administrés au cerveau en les vaporisant dans le nez, du moins chez les rats.

Un spray peut combattre les effets d’un AVC

Faire pénétrer de grosses molécules médicamenteuses dans le cerveau a longtemps été considéré comme un défi médical majeur. La plupart de ces composés ne peuvent pas atteindre le cerveau en grande quantité, car les parois des vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau sont très imperméables, créant ce que l’on appelle la barrière hémato-encéphalique.

Des études antérieures ont suggéré que certains médicaments pourraient atteindre le cerveau par le nez, en remontant les cellules nerveuses qui détectent les odeurs, car celles-ci possèdent de longues fibres qui s’étendent des voies nasales au cerveau.

Cependant, il n’était pas certain qu’un nombre suffisant de molécules parviennent au cerveau pour avoir un effet bénéfique sur la santé, explique Martin Schwab, de l’École polytechnique fédérale de Zurich.

Une étude concluante sur des rats

L’équipe a d’abord reproduit les effets d’un accident vasculaire cérébral chez des rats en empêchant le sang de circuler dans certaines parties de leur cerveau. Les animaux sont alors devenus plus maladroits lorsqu’il s’agissait d’atteindre des boulettes de nourriture à travers un trou, ce qu’ils pouvaient faire facilement auparavant.

Chez les rats qui ont reçu une pulvérisation nasale d’anticorps une fois par jour pendant deux semaines, leur réussite à cette tâche s’est améliorée pour atteindre environ 60 % de leur capacité antérieure quatre semaines après leur blessure. Chez les animaux ayant reçu un traitement placebo, ce chiffre était d’environ 30 %.

Un pouvoir régénérateur naturel 

Lorsque l’équipe de Schwab a examiné les cerveaux des rats, elle a constaté que les rats traités avaient fait pousser davantage de nouvelles fibres nerveuses. « Nous avons atteint un niveau d’anticorps qui est efficace pour réparer une lésion importante d’un accident vasculaire cérébral », déclare Schwab. « Cela montre qu’il existe un pouvoir régénérateur naturel dans le cerveau et qu’il suffit de lever les freins pour que cela se produise ».

Moein Moghimi, de l’université de Newcastle, au Royaume-Uni, estime que tout moyen de faire pénétrer des médicaments dans le cerveau aurait de larges avantages. Mais cette étude ne prouve pas que ces anticorps ont atteint le cerveau en remontant les nerfs, car ils auraient pu être absorbés par le nez et passer dans la circulation sanguine, d’où de petites quantités auraient pu atteindre le cerveau, dit-il.

Cette recherche a été publiée dans PNAS.

Source : New Scientist
Crédit photo : StockPhotoSecrets