Les risques de démence chez les personnes d’ascendance africaine
Dans la plus grande étude génétique jamais réalisée sur la démence chez les personnes d’ascendance africaine, des chercheurs du VA ont identifié plusieurs risques génétiques différents de ceux observés chez les personnes d’ascendance européenne.
Plusieurs risques génétiques différents
En utilisant les données du VA Million Veteran Program (MVP), l’équipe a trouvé de nombreux cas où des variantes de gènes peuvent augmenter le risque de maladie d’Alzheimer et de démences apparentées.
« Le MVP représente une ressource incroyable pour examiner la génétique de nombreuses maladies, dont la démence », a déclaré l’auteur de l’étude, le Dr Mark Logue, statisticien au VA Boston Healthcare System. « Cette étude est l’une des premières études liées à la maladie d’Alzheimer à provenir du MVP. Mes collègues et moi-même travaillons d’arrache-pied pour intensifier les travaux sur la démence au sein de MVP, et pour faire équipe avec d’autres études à grande échelle sur la maladie d’Alzheimer et la démence.
« Ces résultats représentent un progrès substantiel dans la connaissance de l’architecture génétique du risque de démence dans les populations d’ascendance africaine », a déclaré M. Logue. Les personnes d’ascendance africaine et les autres groupes minoritaires sont historiquement sous-représentés dans la recherche génétique, c’est pourquoi cette étude représente une étape importante, selon l’équipe de recherche.
L’augmentation de la représentation des populations d’ascendance non européenne, dans les études d’association pangénomique a été identifiée comme une question scientifique et d’équité essentielle dans les études génétiques. Selon cette étude, la différence de taille des échantillons entre les études sur l’ascendance européenne et celles sur l’ascendance non européenne pourrait même contribuer aux disparités en matière de santé dans les populations minoritaires.
Deux analyses du génome de participants noirs
Pour remédier à cette disparité, les chercheurs de Boston VA ont comparé les génomes de plus de 4 000 participants du MVP d’ascendance africaine atteints de démence avec ceux de plus de 18 000 anciens combattants sans démence.
L’équipe a également effectué une deuxième analyse en comparant 7 000 participants noirs du MVP ayant déclaré que leurs parents étaient atteints de démence avec 56 000 autres dont les parents n’étaient pas atteints de démence. Cet échantillon est plus de deux fois plus important que la plus grande étude génétique précédente sur la maladie d’Alzheimer menée auprès de personnes d’ascendance africaine.
Les résultats ont montré une association entre le risque de démence et les variantes de six gènes différents, dont l’APOE. Alors que nombre de ces gènes ont été associés à la démence dans des études génétiques antérieures portant sur des personnes d’origine européenne, seuls deux d’entre eux avaient été identifiés comme des facteurs de risque significatifs chez les personnes d’origine africaine.
Des résultats qui permettront une évaluation plus précise du risque
Selon les chercheurs, ces nouveaux résultats contribueront à combler les lacunes dans la connaissance du risque de maladie d’Alzheimer en fonction de l’ascendance. L’identification des facteurs de risque génétiques spécifiques à une population, permettra une évaluation plus précise du risque chez les personnes d’ascendance africaine, et pourrait également révéler de nouvelles cibles moléculaires pour développer des médicaments destinés à traiter la maladie d’Alzheimer.
Cette recherche a été publiée dans Molecular Psychiatry.
Source : Veterans Affairs Research Communications
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