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Certains intestins sont meilleurs que d’autres pour extraire de l’énergie

biologie 26 décembre 2022

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De nouvelles recherches menées par l’université de Copenhague indiquent qu’une partie de la population danoise possède une composition de microbes intestinaux qui, en moyenne, extrait davantage d’énergie des aliments que les microbes présents dans l’intestin de ses concitoyens.

Plus n’énergie des aliments

Cette recherche permet de comprendre pourquoi certaines personnes prennent plus de poids que d’autres, même si elles ont la même alimentation.

Les chercheurs ont étudié l’énergie résiduelle dans les selles de 85 Danois afin d’évaluer l’efficacité de leurs microbes intestinaux à extraire l’énergie des aliments. Dans le même temps, ils ont cartographié la composition des microbes intestinaux de chaque participant.

Les résultats montrent qu’environ 40 % des participants appartiennent à un groupe qui, en moyenne, extrait davantage d’énergie des aliments que les 60 % restants. Les chercheurs ont également observé que les personnes qui tiraient le plus d’énergie de leur alimentation pesaient en moyenne 10 % de plus, soit neuf kilos de plus.

Le surpoids aurait un rapport avec la composition des microbes intestinaux 

Ces résultats indiquent que le surpoids n’est peut-être pas uniquement lié à la façon dont on mange sainement, ou à la quantité d’exercice physique que l’on pratique. Il pourrait également avoir un rapport avec la composition des microbes intestinaux d’une personne.

À la suite de cette étude, les chercheurs soupçonnent qu’une partie de la population pourrait être désavantagée par des bactéries intestinales un peu trop efficaces pour extraire de l’énergie. Cette efficacité peut avoir pour conséquence que l’hôte humain dispose de plus de calories à partir de la même quantité de nourriture.

De la bouche à l’œsophage, à l’estomac, au duodénum et à l’intestin grêle, au gros intestin et enfin au rectum, les aliments que nous mangeons effectuent un voyage de 12 à 36 heures, passant par plusieurs stations en cours de route, avant que le corps n’ait extrait tous les nutriments de la nourriture.

Les chercheurs ont également étudié la durée de ce voyage pour chaque participant, qui avait tous des habitudes alimentaires similaires. Ils ont émis l’hypothèse que les personnes dont le voyage digestif était long, étaient celles qui retiraient le plus de nutriments de leurs aliments. Or, cette étude a révélé exactement le contraire.

Cette étude confirme une étude précédente chez la souris

Cette nouvelle étude sur les humains confirme des études antérieures sur les souris. Dans ces études, il a été constaté que les souris exemptes de germes qui avaient reçu des microbes intestinaux de donneurs obèses avaient pris plus de poids que les souris qui avaient reçu des microbes intestinaux de donneurs maigres, bien qu’elles aient été nourries avec le même régime alimentaire.

Même dans ce cas, les chercheurs ont proposé que les différences de prise de poids puissent être attribuées au fait que les bactéries intestinales des personnes obèses étaient plus efficaces pour extraire l’énergie des aliments. C’est cette théorie que confirme aujourd’hui la nouvelle étude du département de la nutrition, de l’exercice et des sports.

« Il est très intéressant de constater que le groupe de personnes qui ont moins d’énergie dans leurs selles pèse aussi plus lourd en moyenne. Toutefois, cette étude n’apporte pas la preuve que ces deux facteurs sont directement liés. Nous espérons explorer davantage cette question à l’avenir », déclare Henrik Roager.

Cette recherche a été publiée dans Microbiome.

Source : University of Copenhagen
Crédit photo : Depositphotos