La stimulation du tronc cérébral rend les implants cochléaires plus efficaces
Plus de 50 ans après l’invention des implants cochléaires, les chercheurs sont peut-être sur le point de comprendre pourquoi ces dispositifs ne permettent pas à tous les sourds ou malentendants d’entendre. Une étude menée sur des rats suggère que l’activité des neurones dans une partie du cerveau influence la façon dont les animaux réagissent aux sons après la pose d’un implant.
Obtenir de meilleurs résultats
Les implants cochléaires sont constitués de deux parties. L’une est portée comme un appareil auditif ou fixée à un vêtement, tandis que la seconde est implantée dans l’os de la cochlée, dans l’oreille interne. C’est là qu’il transforme les sons en signaux électriques qui stimulent le nerf auditif, procurant ainsi la sensation d’entendre.
Chez certaines personnes, les implants cochléaires sont efficaces presque immédiatement, tandis que chez d’autres, cela peut prendre des semaines, ou même des années.
Une étude faite chez 16 rats atteints de surdité induite
Pour mieux comprendre pourquoi ces réponses variables se produisent, Erin Glennon, de la faculté de médecine de l’université de New York, et ses collègues ont implanté des implants cochléaires chez 16 rats atteints de surdité induite. Les chercheurs ont ensuite surveillé l’activité des neurones dans une structure du tronc cérébral des rats appelée locus coeruleus (LC).
« Cette zone du cerveau est la principale source de noradrénaline », explique Robert Froemke du NYU Langone Health. « L’activité du LC et la libération de noradrénaline semblent agir en quelque sorte comme le réveil du cerveau, augmentant l’éveil et nous aidant à prêter attention au monde qui nous entoure. »
Les rats ont eu des réponses variées aux implants cochléaires au départ, les chercheurs ayant remarqué que l’activité LC des animaux prédisait le moment où ils commençaient à réagir aux sons.
Utiliser la noradrénaline pour améliorer les résultats
Lorsque cette région du cerveau a été stimulée artificiellement chez les mêmes rats, les différences d’activité de la CL ont disparu et ils ont tous répondu aux sons. Selon Froemke, l’activité de la CL favorise la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à modifier sa structure et sa fonction, ce qui le rend plus sensible aux sons.
Cette étude suggère que la noradrénaline libérée par le LC façonne la neuroplasticité dans le cortex auditif du cerveau et contribue à favoriser l’audition après un implant cochléaire, explique Victoria Bajo de l’université d’Oxford. « Ces résultats ouvrent la possibilité d’utiliser la noradrénaline pour améliorer les résultats des implants cochléaires », ajoute-t-elle.
Cette recherche a été publiée dans Nature.
Source : New Scientist
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