Lampe UV germicide : un compromis entre sécurité et qualité de l’air
Lorsque le froid hivernal frappe, les gens restent plus souvent à l’intérieur, ce qui donne aux agents pathogènes en suspension dans l’air, comme le SARS-CoV-2 et la grippe, des occasions privilégiées de se propager. Les lampes UV germicides (GUV) peuvent aider à désinfecter l’air en circulation, mais leurs longueurs d’onde UVC pourraient également transformer les composés en suspension dans l’air en substances potentiellement dangereuses.
Désinfecter l’air des agents pathogènes
Des chercheurs ont modélisé les réactions déclenchées par la lumière UVC désinfectante, et ont découvert qu’il existe un compromis entre l’élimination des virus et la production de polluants atmosphériques.
Les systèmes de désinfection par lampes UVC, également appelées UV germicides, constituent depuis longtemps un moyen efficace d’inactiver rapidement les agents pathogènes présents dans l’air intérieur. L’un de ces systèmes utilise des lampes à 254 nm, une longueur d’onde nocive pour la peau et les yeux des humains, ce qui oblige à installer ces appareils près du plafond ou à l’intérieur des conduits de ventilation. Récemment, la lumière à 222 nm a été suggérée pour la désinfection de l’ensemble de la pièce, car cette longueur d’onde serait plus sûre pour les humains.
La lumière UVC peut produire de puissants oxydants
Cependant, la lumière UVC peut déclencher de nombreuses réactions. Par exemple, ce type de lumière est connu pour briser les molécules présentes dans l’air, formant ainsi de puissants oxydants, tels que les radicaux hydroxyles et l’ozone. Ces oxydants peuvent ensuite convertir les composés organiques volatils (COV) déjà présents dans l’air, en peroxydes et en composés carbonylés, qui peuvent ensuite être décomposés par la lumière UVC en radicaux organiques.
À l’aide de simulations informatiques, les chercheurs ont estimé le taux d’élimination du SARS-CoV-2 et la quantité de COV secondaires qui seraient générés dans trois scénarios d’intérieur en conjonction avec différents taux de ventilation des pièces. Les premiers résultats indiquent que les deux longueurs d’onde d’UVC réduiraient considérablement le risque d’infection par le SARS-CoV-2 par rapport à la ventilation seule.
Ces modèles prévoyaient également que ces systèmes déclencheraient des réactions secondaires avec les COV susceptibles d’être présents dans l’air intérieur. Bien que seules de petites quantités de COV secondaires, d’ozone et de particules soient susceptibles d’être produites, les niveaux estimés ne sont pas négligeables.
L’équipe recommande l’utilisation des systèmes GUV
Sur la base de ces résultats, l’équipe recommande l’utilisation des systèmes GUV dans les environnements présentant un risque élevé de transmission de pathogènes aéroportés, c’est-à-dire ceux dans lesquels l’avantage de l’élimination de ces microbes l’emporte sur l’impact des polluants atmosphériques ajoutés.
Cette recherche a été publiée dans Environmental Science & Technology Letters.
Source : American Chemical Society
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