Une thérapie potentielle pour réduire les effets secondaires d’une chimiothérapie
Le cisplatine est une chimiothérapie indiquée pour combattre les tumeurs dans de nombreux types de cancer. Cependant, il a des effets secondaires importants – notamment une toxicité rénale, qui peut conduire à une insuffisance rénale aiguë. En outre, les patients traités au cisplatine font souvent état de niveaux élevés de douleurs neuropathiques.
Une molécule qui réduit les effets secondaires
Un travail international mené par Christelle Cauffiez, David Blum et Geoffroy Laumet, a maintenant identifié une molécule qui réduit les effets secondaires induits par le cisplatine, tout en préservant, ou même en potentialisant, ses propriétés anti-tumorales.
Les scientifiques se sont concentrés sur un médicament appelé istradefylline, qui est déjà autorisé aux États-Unis et au Japon pour le traitement de la maladie de Parkinson. Sur le plan biologique, ce composé bloque les récepteurs de l’adénosine à la surface des cellules.
L’équipe de Blum, qui travaille sur les maladies neurodégénératives, avait précédemment observé une augmentation de la densité de ces récepteurs dans le cerveau des patients atteints de démence, un phénomène impliqué dans le développement de cette maladie. De manière intéressante, une augmentation comparable des récepteurs à l’adénosine a également été observée par l’équipe de Cauffiez dans les reins, sous exposition au cisplatine.
Dans cette optique, les scientifiques ont décidé de s’associer au laboratoire de Laumet, spécialiste des douleurs neuropathiques induites par le cisplatine, pour tester l’impact de l’istradefylline pour atténuer les effets néfastes du cisplatine.
Des résultats à confirmer dans un essai clinique
Leurs expériences, menées sur des modèles animaux et cellulaires, ont effectivement mis en évidence un rôle bénéfique de l’istradefylline. Chez les souris exposées au cisplatine, cette molécule a non seulement réduit les dommages rénaux mais a également prévenu les douleurs neuropathiques. De plus, la capacité du cisplatine à réduire la croissance tumorale a été augmentée chez les animaux recevant de l’istraféfylline – un effet confirmé par la suite dans des modèles cellulaires.
Avant d’envisager l’application généralisée de cette approche thérapeutique aux patients atteints de cancer, ces résultats doivent toutefois être consolidés par l’organisation d’un essai clinique rigoureux. Le fait que l’istradefylline soit déjà utilisée chez l’homme pour traiter une autre maladie constitue déjà une perspective intéressante.
Cette recherche a été publiée dans le Journal of Clinical Investigation.
Source : INSERM
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