Un vaccin nasal « Prime and Spike » permet de lutter contre la COVID
Selon des chercheurs de Yale, un vaccin nasal peut aider à renforcer les réponses immunitaires au COVID-19 chez les animaux précédemment vaccinés, et à réduire la transmission virale.
Ce vaccin est conçu pour stimuler la réponse immunitaire
Cette nouvelle approche vaccinale développée par les chercheurs de Yale – connue sous le nom de « Prime and Spike » – est conçue pour stimuler la réponse immunitaire dans le système respiratoire, qui est la première partie du corps à être infectée par le virus.
Les injections intramusculaires des vaccins, qui sont celles que la plupart des gens ont reçues pour se protéger contre l’infection par la COVID-19, fournissent une réponse immunitaire à grande échelle dans tout le corps, et aident à prévenir les maladies graves. Cependant, cette protection a tendance à s’affaiblir après environ quatre mois, laissant les gens susceptibles d’être infectés par les nouveaux variants.
La nouvelle approche « Prime » et « Spike » peut aider à prévenir les infections percées chez les personnes vaccinées, en renforçant la réponse immunitaire dans la muqueuse des voies respiratoires, qui sont les premières cellules attaquées par la COVID-19.
Le terme « Prime » désigne le processus d’injection du vaccin directement dans le muscle, comme cela se fait habituellement. Le terme « Spike » fait référence à une vaccination de suivi avec des protéines S, connues pour dériver du coronavirus, directement dans la narine, où l’on sait que le virus pénètre dans l’organisme.
Il favorise une immunité au niveau des muqueuses
« Ce vaccin nasal favorise le développement de l’immunité au sein du système respiratoire, qui peut répondre plus rapidement à l’infection », a déclaré le Dr Benjamin Goldman-Israelow, professeur adjoint de médecine et coauteur d’un article. « En créant une immunité au niveau des muqueuses, ce vaccin permet de stopper le virus à son point d’entrée, plutôt que d’attendre plus tard pour le combattre. »
L’équipe de Yale, dirigée par Goldman-Israelow et Tianyang Mao, a administré ce vaccin nasal à des souris vaccinées et non vaccinées. Ils ont constaté une réponse accrue du système immunitaire dans les voies respiratoires des souris vaccinées uniquement. Les souris qui n’avaient pas été vaccinées auparavant, et les souris vaccinées qui n’ont pas reçu le vaccin nasal, sont mortes de l’infection.
De très bons résultats chez la souris et les hamsters
En revanche, les souris qui ont reçu le rappel intranasal du pic ont été totalement protégées de la mort et de la maladie. Chez les hamsters qui ont reçu le vaccin nasal, l’équipe de Yale a constaté une diminution de la durée et de la quantité totale d’excrétion virale, c’est-à-dire lorsqu’un individu infecté libère des copies du virus, notamment en éternuant ou en toussant.
La charge virale des hamsters vaccinés par la méthode Prime and Spike était également réduite lorsqu’ils étaient hébergés dans la même cage que des hamsters infectés mais non vaccinés, ce qui suggère que cette stratégie réduit les trains de transmission.
Il est plus sûr car il n’utilise pas d’adjuvants et des virus vivants
Les chercheurs ont également constaté une plus grande ampleur de la réponse immunitaire chez les animaux ayant reçu le vaccin nasal, ce qui indique que cette approche serait efficace contre un large spectre de coronavirus à potentiel pandémique. Goldman-Israelow a noté que l’approche de Yale n’utilise pas de virus vivants, de vecteurs viraux ou d’adjuvants, ce qui peut rendre ce vaccin plus sûr.
La suite logique pour l’équipe, sera probablement de tester ce nouveau vaccin chez l’homme, afin de s’assurer qu’il fonctionne parfaitement, car les souris et les hamsters ne sont pas des primates. En cas de succès, il offrira une nouvelle option intéressante pour renforcer l’immunité au niveau des muqueuses.
Cette recherche a été publiée dans Science.
Source : Yale University
Crédit photo : StockPhotoSecrets