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La grenade stimule les cellules immunitaires qui combattent les tumeurs

biologie 27 octobre 2022

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Le cancer colorectal reste une maladie dont le taux de mortalité est élevé aux stades avancés. Ces dernières années, de nombreux résultats de recherche ont permis d’améliorer le diagnostic précoce et la thérapie, mais malheureusement, tous les patients ne répondent pas de manière adéquate aux nouvelles approches thérapeutiques.

L’urolithine A un métabolite de la grenade

Les recherches actuelles suggèrent que l’une des caractéristiques des maladies tumorales est le dysfonctionnement immunitaire : les cellules immunitaires censées combattre la tumeur sont systématiquement supprimées par le tissu entourant la tumeur, le microenvironnement tumoral.

En conséquence, les cellules T, qui constituent la réponse immunitaire naturelle de notre organisme contre le cancer, sont limitées dans leur fonction, ce qui permet à la tumeur de se développer et de se propager de manière incontrôlée.

L’équipe de recherche dirigée par le professeur Florian Greten, de l’Institut de biologie tumorale et de thérapie expérimentale de l’université Goethe de Francfort, s’est maintenant rapprochée d’une solution à ce problème. Les chercheurs ont montré que l’urolithine A induit une voie biologique qui recycle et renouvelle les mitochondries, la « centrale électrique » de la cellule dans les cellules T, par un processus connu sous le nom de mitophagie.

Les mitochondries âgées et endommagées des cellules T sont éliminées et remplacées par de nouvelles mitochondries fonctionnelles. Cela modifie le programme génétique des cellules T, qui sont ainsi plus à même de combattre la tumeur.

L’urolithine A agit de deux manières

Les chercheurs ont démontré le potentiel thérapeutique de l’urolithine A de deux manières : d’une part, l’urolithine A peut être utilisée comme un aliment dans le modèle préclinique, qui limite la croissance de la tumeur et agit même en synergie avec l’immunothérapie.

D’autre part, les bénéfices de l’urolithine A ont également été observés sur les cellules T humaines. Le traitement in vitro avec l’urolithine A « rajeunit » les cellules T humaines, produisant des cellules souches T à mémoire en laboratoire.

Dominic Denk, médecin à l’hôpital universitaire de Francfort et premier auteur de cette étude, explique : « nos résultats sont particulièrement passionnants car l’accent n’est pas mis sur la cellule tumorale mais sur le système immunitaire, la défense naturelle contre le cancer. C’est là que des approches thérapeutiques fiables font encore défaut dans la réalité des patients atteints de cancer colorectal. »

Améliorer la thérapie du cancer colorectal et d’autres cancers

« En améliorant éventuellement la thérapie combinée avec les immunothérapies existantes, cette étude ouvre des possibilités significatives pour une application ultérieure en clinique. Nous espérons utiliser ces résultats pour améliorer durablement la thérapie du cancer colorectal, mais aussi d’autres cancers. »

Sur la base de ces résultats, les chercheurs prévoient de poursuivre cette collaboration fructueuse : lors de futurs essais cliniques, l’application de l’urolithine A sera étudiée chez les personnes atteintes d’un cancer colorectal.

Cette recherche a été publiée dans Immunity.

Source : Goethe University Frankfurt
Crédit photo : Depositphotos