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La surexpression d’un gène protègerait contre la maladie d’Alzheimer

biologie 26 octobre 2022

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La surexpression d’un gène lié à la division cellulaire ainsi qu’à la structure et à la fonction des neurones, pourrait prévenir et protéger contre le déclin cognitif chez les souris et les humains atteints de la maladie d’Alzheimer (MA), selon une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université du Colorado Anschutz Medical Campus.

Le gène KIF11

Le gène, Kinesin-5 ou KIF11, agit malgré la présence de bêta-amyloïde, le principal composant des plaques dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont traditionnellement ciblé ces plaques lorsqu’ils cherchaient des traitements pour cette maladie mortelle. Dans ce cas, ils les ont contournées.

« La surexpression de KIF11 chez les souris n’a pas affecté les niveaux d’amyloïdes dans le cerveau », a déclaré le coauteur principal de cette étude, Huntington Potter, professeur de neurologie. « Pourtant, ils étaient encore cognitivement normaux malgré ces plaques. C’est l’une des meilleures indications que l’on peut maintenir la cognition sans se débarrasser des plaques. »

KIF11 est une protéine motrice surtout connue pour son rôle dans la mitose ou division cellulaire dans les cellules non neuronales. Mais elle joue également un rôle essentiel dans la formation des dendrites et des épines dendritiques des neurones, qui servent à communiquer avec d’autres neurones et sont importantes pour l’apprentissage et la mémoire. Or, le principal composant des plaques d’Alzheimer, la bêta-amyloïde, peut inhiber KIF11 et endommager ces structures.

La surexpression de KIF11 entraînait une amélioration des performances

Les chercheurs ont constaté que la surexpression du gène chez les souris atteintes de la maladie d’Alzheimer entraînait une amélioration des performances lors des tests cognitifs par rapport aux souris atteintes de la maladie d’Alzheimer présentant des niveaux normaux de KIF11.

Ils ont ensuite analysé les données génétiques de patients humains atteints de la MA. Ils voulaient savoir si les variations naturelles des niveaux de KIF11 étaient corrélées à une meilleure performance cognitive chez les adultes avec ou sans plaques d’amyloïdes.

« Les résultats de l’analyse des données humaines indiquent que des niveaux plus élevés de KIF11 sont corrélés à de meilleures performances cognitives dans une cohorte de personnes âgées présentant une pathologie amyloïde », a déclaré l’auteur principal de cette étude, Esteban Lucero.

Des niveaux d’expression plus élevés de KIF11 préviendraient la perte cognitive

« Ainsi, nos résultats suggèrent que des niveaux d’expression plus élevés de KIF11 peuvent partiellement prévenir la perte cognitive au cours de la maladie d’Alzheimer chez l’homme, ce qui correspond à nos conclusions concernant le rôle de KIF11 dans les modèles animaux de la maladie d’Alzheimer », a déclaré Lucero.

« De nombreux traitements expérimentaux actuels de la MA se sont concentrés sur la réduction de la production de la bêta-amyloïde ou sur l’augmentation de la clairance des plaques de bêta-amyloïdes », a déclaré Chial. « La plupart de ces approches n’ont pas réussi à prévenir ou à inverser le déclin cognitif lors des essais cliniques. Il est clair que d’autres approches pour le développement de thérapies contre la MA sont nécessaires. »

Cibler ce gène 

Maintenant l’équipe de chercheurs doit trouver une façon de cibler ce gène, soit avec un médicament, ou via une thérapie génique. Mais pour que cela puisse se produire, il faudra faire plus de recherche, afin de mieux comprendre comment ce gène agit dans le cerveau des patients atteints de la MA.

Cette recherche a été publiée dans iScience.

Source : University of Colorado Anschutz Medical Campus
Crédit photo : Depositphotos