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Les mâles colibris sont souvent très petits pour une raison bien précise

biologie 26 septembre 2022

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Les mâles de certaines espèces de colibris ont peut-être évolué pour être plus petits que leurs homologues femelles, car cela leur permet de faire des parades nuptiales plus impressionnantes.

Ils peuvent faire parades nuptiales plus impressionnantes

Le dimorphisme sexuel, qui consiste en une différence de taille et d’apparence entre les sexes d’un animal, est courant dans l’arbre de la vie. Chez les mammifères et les oiseaux, les mâles sont généralement plus grands que les femelles. Mais ce n’est pas le cas chez un groupe d’espèces de colibris de très petite taille, où ce schéma est inversé.

Intrigués par le mystère de ces mâles minuscules, Sean Wilcox et Christopher Clark, de l’université de Californie, à Riverside, ont cherché des explications évolutives.

Les chercheurs ont compilé des données provenant d’autres études sur les deux sexes de 92 espèces de colibris, notamment la masse corporelle et la vitesse de battement des ailes en vol stationnaire. Ils ont également recueilli des informations sur les adaptations au vol, telles que la longueur des ailes et la quille sternale, une grande extension osseuse de la poitrine de l’oiseau où se fixent les puissants muscles de vol.

Leurs ailes battent plus vite que celles des femelles

Les chercheurs ont également mesuré la fréquence des battements d’ailes des mâles pendant les mouvements de navette et de plongée caractéristiques de la parade nuptiale chez 30 espèces de colibris. Ils ont constaté que les colibris mâles ne sont pas seulement plus petits que les femelles, mais que leurs ailes sont proportionnellement plus courtes et qu’elles battent aussi plus vite.

Leur quille est également plus longue que celle des femelles, supportant des muscles plus gros. Les espèces aux ailes particulièrement courtes et à la longue quille sont aussi celles qui battent le plus vite pendant les vols de séduction.

Ces résultats suggèrent que les femelles perspicaces pourraient être à l’origine de l’évolution de l’aptitude au vol des mâles, et de leur taille réduite par la même occasion.

Il est possible que les combats entre mâles soient à l’origine de leurs proportions minuscules et de leur agilité, mais selon Wilcox, c’est peu probable. « La plupart des recherches sur les comportements de combat chez les colibris ont montré que les mâles les plus grands avaient tendance à mieux s’en sortir », explique-t-il.

Entre 100 et 132 battements par seconde

Wilcox est particulièrement surpris par l’intensité des battements d’ailes que lui et Clark ont enregistrés – certains mâles arrivent à 100 battements par seconde et en atteignent 132 lors de leur parade nuptiale. Jusqu’à présent, comme l’ont confirmé les recherches scientifiques, 80 battements par seconde étaient considérés comme la limite supérieure des colibris.

Wilcox indique que certains colibris abeilles possèdent un type de muscle spécialisé, et il aimerait savoir si ces fibres musculaires uniques ont évolué dans le but de réaliser des exploits aériens toujours plus impressionnants.

Cette recherche a été publiée dans Behavioral Ecology.

Source : New Scientist
Crédit photo : Pixabay