Des moustiques qui ne peuvent pas propager le paludisme
Des scientifiques ont créé des moustiques qui ralentissent la croissance des parasites responsables du paludisme dans leur intestin, empêchant ainsi la transmission de la maladie à l’homme.
Des moustiques modifiés génétiquement
Grâce à la modification génétique, ces moustiques produisent dans leurs intestins des composés qui freinent la croissance des parasites, ce qui signifie qu’il est peu probable qu’ils atteignent les glandes salivaires des moustiques et soient transmis par une piqûre avant la mort des insectes.
Jusqu’à présent, cette technique a permis de réduire considérablement la possibilité de propagation du paludisme en laboratoire, mais si elle s’avère sûre et efficace en situation réelle, elle pourrait constituer un nouvel outil puissant permettant d’éliminer le paludisme.
Seuls environ 10 % des moustiques vivent assez longtemps pour que le parasite se développe suffisamment pour être infectieux. L’équipe a cherché à augmenter encore les chances de réussite, en prolongeant le temps nécessaire au parasite pour se développer dans l’intestin.
Pour utiliser la modification génétique afin d’empêcher la propagation du paludisme dans le monde réel, il faut qu’elle soit transmise des moustiques élevés en laboratoire aux moustiques sauvages. Les croisements normaux la propageraient dans une certaine mesure, mais comme la modification a un « coût d’adaptation » sous la forme d’une réduction de la durée de vie, elle serait probablement rapidement éliminée par la sélection naturelle.
Une astuce génétique est ajoutée aux moustiques
Le Gene Drive est une astuce génétique supplémentaire qui peut être ajoutée aux moustiques, et qui ferait en sorte que la modification génétique anti-parasite soit préférentiellement héritée, ce qui la rendrait plus largement répandue parmi les populations naturelles.
Cette stratégie étant très nouvelle, elle nécessite une planification extrêmement minutieuse afin de minimiser les risques avant tout essai sur le terrain. L’équipe de Transmission:Zero a donc créé deux souches distinctes mais compatibles de moustiques modifiés, l’une avec la modification antiparasitaire et l’autre avec la commande génétique. Elle peut ensuite tester la modification antiparasitaire seule, et n’ajouter la commande génétique qu’une fois son efficacité démontrée.
Avec des partenaires en Tanzanie, l’équipe a mis en place une installation pour générer et manipuler des moustiques génétiquement modifiés et effectuer les premiers tests. Ceux-ci comprennent la collecte de parasites auprès d’écoliers infectés localement, afin de s’assurer que la modification fonctionne contre les parasites qui circulent dans les communautés concernées.
Éradiquer le paludisme
Ils procèdent également à une évaluation complète des risques liés à toute libération potentielle des moustiques modifiés, en tenant compte de tous les dangers potentiels, et en s’assurant de l’adhésion de la communauté locale. Mais ils ont bon espoir que leur intervention permette à terme d’éradiquer le paludisme.
Cette recherche a été publiée dans Science Advances.
Source : Imperial College London
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