Des biomarqueurs détectent la maladie de Parkinson
Une nouvelle méthode pour détecter la maladie de Parkinson a été déterminée, en analysant le sébum par spectrométrie de masse. Cette étude a révélé qu’il existe des lipides de poids moléculaire élevé qui sont nettement plus actifs chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson.
Analyser le sébum
Les chercheurs de l’université de Manchester ont utilisé des cotons-tiges pour prélever des échantillons des personnes et identifier les composés présents par spectrométrie de masse. Cette méthode fait appel à la spectrométrie de masse par ionisation par pulvérisation de papier combinée à la séparation par mobilité ionique, et peut être réalisée en seulement 3 minutes, de l’écouvillon aux résultats.
Le professeur Perdita Barran, de l’université de Manchester, qui a dirigé ces recherches, a déclaré : « nous sommes très heureux de cette découverte, nous sommes extrêmement enthousiasmés par ces résultats qui nous rapprochent de la réalisation d’un test de diagnostic de la maladie de Parkinson qui pourrait être utilisé en clinique. » Cette recherche a utilisé un groupe d’échantillon de 79 personnes atteintes de la maladie de Parkinson, comparé à un groupe témoin sain de 71 personnes.
Cette étude est née de l’observation de Joy Milne, qui a découvert qu’elle pouvait distinguer la maladie de Parkinson chez les individus à partir d’une odeur corporelle distincte, avant l’apparition des symptômes cliniques. Joy est atteinte d’hyperosmie héréditaire – une sensibilité accrue aux odeurs – qui a été exploitée pour découvrir que la maladie de Parkinson a une odeur distincte qui est la plus forte là où le sébum s’accumule sur le dos des patients, et est moins souvent éliminé.
Le sébum est prélevé à l’aide de cotons-tiges
L’altération de la production de sébum est une caractéristique bien connue de la maladie de Parkinson. La procédure d’échantillonnage qu’ils ont mise au point est simple et non invasive; le sébum est prélevé dans les cliniques sur la partie supérieure du dos des patients et envoyé au laboratoire par courrier ordinaire.
Décrivant cette nouvelle technique, le Dr Depanjan Sarkar a déclaré : « le sébum est transféré sur un papier filtre à partir d’un écouvillon de prélèvement, puis nous le découpons en triangle, ajoutons une goutte de solvant, appliquons une tension et cela transfère les composés du sébum dans le spectromètre de masse. Nous trouvons ainsi plus de 4 000 composés uniques, dont 500 sont différents chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson par rapport aux participants du groupe témoin. »
L’équipe de Manchester considère qu’il s’agit d’une avancée majeure vers une méthode clinique de confirmation du diagnostic de la maladie de Parkinson, pour laquelle il n’existe à ce jour aucun test de diagnostic basé sur des biomarqueurs. Le professeur Monty Silverdale, responsable clinique de cette étude, a déclaré : « ce test a le potentiel d’améliorer massivement le diagnostic et la gestion des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ».
Une entreprise développera cette technologie
L’objectif actuel et futur est de traduire ces résultats en un test d’utilité clinique. Ces nouveaux travaux passionnants ouvrent également la porte à la possibilité de diagnostiquer d’autres maladies par le biais d’une analyse non invasive du sébum. L’équipe, en collaboration avec l’Université de Manchester, a créé une entreprise dérivée, Sebomix Ltd, pour poursuivre le développement de cette technologie.
Cette recherche a été publiée dans Journal of the American Chemical Societyé
Source : The University of Manchester
Crédit photo : Pixabay