Les astronautes de Mars recevraient des rayonnements dangereux même avec un blindage
Une mission en équipage sur Mars, exposerait les astronautes à des niveaux de rayonnement supérieurs aux limites de sécurité fixées par les agences spatiales, même avec un blindage métallique, ont révélé des simulations.
Des niveaux de rayonnement qui seraient dangereux
Il y a eu des études à la fois réelles et simulées des doses de rayonnement dans l’espace, mais celles-ci ont tendance à être soit limitées dans le temps, soit limitées dans leur portée, par exemple en ne tenant pas compte que d’organes spécifiques ou en se concentrant uniquement sur les hommes .
« De nombreux calculs ont adopté une approche très simpliste, mais nous l’avons fait de manière plus complète », explique Dimitra Atri de l’Université de New York à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis. « Je voulais savoir exactement quels sont ces chiffres afin de pouvoir me faire mon propre jugement, si de telles missions sont sûres ou non. »
Atri et ses collègues ont bombardé des modèles virtuels de corps masculins et féminins, de rayonnements cosmiques et d’éclats solaires à l’aide d’un logiciel conçu pour les accélérateurs de particules afin de suivre la façon dont les particules se déplacent dans la matière.
Ils ont ensuite estimé les niveaux de rayonnement pour plus de 40 parties du corps et organes au cours d’une mission sur Mars, avec 600 jours passés dans l’espace et 400 jours sur la surface martienne, avec et sans blindage en aluminium.
Des rayonnements supérieurs à 1 sievert
De nombreux niveaux de rayonnement pour des organes, se sont avérés supérieurs à 1 sievert, qui est le niveau annuel de sécurité fixé par les agences spatiales européenne et russe. Selon les directives de la NASA, la dose totale de rayonnement reçue par un astronaute au cours de sa carrière, ne doit pas dépasser 0,6 sievert.
Atri et son équipe ont ensuite examiné les effets pathologiques des doses de rayonnement similaires ou inférieures dans le monde réel, par exemple dans les accidents nucléaires, la radiothérapie et les études médicales. Ils ont constaté que des doses encore plus faibles que leurs estimations pouvaient provoquer des troubles de la mémoire dans le cerveau, des cancers de la thyroïde et des problèmes cardiovasculaires.
Toutefois, ces résultats ne tiennent pas compte des différences dans la façon dont les individus peuvent réagir à la même dose de rayonnements. « Ces doses se situent dans une zone grise, qui correspond à environ 1 sievert », explique Atri. « C’est donc certainement risqué, et il y aura une fraction des astronautes qui auront une probabilité plus élevée de contracter un cancer, ou peut-être d’autres maladies à cause de cela, mais peut-être que certains s’en sortiront. »
Selon Libby Jackson, de l’Agence spatiale britannique, il est important de disposer de ce type de données pour toute mission spatiale future au-delà de la Terre. Elle ajoute que son agence et d’autres travaillent sur des moyens d’atténuer les radiations, comme la construction d’abris sous la surface martienne et un blindage plus avancé sur les vaisseaux spatiaux.
Les rayonnements spatiaux pourraient être encore pires
Selon Keith Siew, de l’University College London, les dangers des rayonnements spatiaux pourraient être encore pires que ce que suggèrent les données d’Atri. Le rayonnement cosmique comprend des particules chargées plus lourdes que les protons ou l’hélium, qui ne sont pas prises en compte dans cette analyse, et dont les limites de sécurité ne sont pas bien comprises.
Les effets de ces particules chargées lourdes sur l’organisme, dont il existe peu de données concrètes, pourraient être bien plus dommageables que ceux d’autres sources de rayonnement. « C’est une chose que les rayons UV provoquent quelques mutations ponctuelles, mais c’en est une autre lorsqu’un atome déchire un chromosome et provoque des réarrangements ou ionise tout sur son passage », explique M. Siew.
Cette recherche a été pré-publiée dans arXiv.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pixabay