L’exercice léger freine le déclin cognitif chez les personnes âgées
Pour les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs légers, deux heures d’exercice de faible intensité par semaine peuvent suffire à enrayer le déclin cognitif.
Enrayer le déclin cognitif
La déficience cognitive légère (DCL) désigne des problèmes de mémoire, d’attention ou d’autres aspects de la cognition qui sont perceptibles par la personne concernée ou ses proches, mais qui ne sont pas suffisamment graves pour entraver l’autonomie.
Les personnes atteintes de DCL ont un risque plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer. Il n’existe actuellement aucun traitement ou médicament approuvé pour le DCL, mais des recherches antérieures ont montré que l’activité physique pouvait ralentir ou arrêter le déclin cognitif.
Une étude intégrant 257 adultes
Pour approfondir leurs recherches, Laura Baker, de l’université Wake Forest en Caroline du Nord, et ses collègues ont mené une intervention d’un an auprès de 257 adultes âgés de 65 à 89 ans, atteints d’une forme de DCL qui affecte principalement la mémoire. Tous étaient considérés comme sédentaires, c’est-à-dire qu’ils pratiquaient peu ou pas d’activité physique. Jardiner une fois par mois ou faire une promenade occasionnelle de 10 minutes, par exemple, serait considéré comme sédentaire.
Au début de l’essai, chaque participant a passé un test de cognition globale, comprenant des évaluations de la mémoire et de l’attention. Les participants ont ensuite été divisés en deux groupes : 128 dans le groupe d’activité aérobique et 129 dans le groupe d’exercice de faible intensité.
Ces deux groupes ont fait de l’exercice pendant 30 à 40 minutes, quatre fois par semaine pendant un an, dans un gymnase local. Les personnes du groupe d’activité aérobique se sont entraînées à une intensité modérée, c’est-à-dire qu’elles ont fait des exercices comme le vélo ou la danse de façon à ce que leur rythme cardiaque se situe entre 70 et 85 % de sa capacité maximale.
Les personnes du groupe à faible intensité ont effectué des étirements, des exercices d’équilibre et d’amplitude de mouvements, ce qui a permis de maintenir leur fréquence cardiaque en dessous de 35 % de sa capacité maximale.
Deux heures d’exercice par semaine arrêtent le déclin cognitif
Après 12 mois, les participants ont repassé le test de cognition globale. Aucun des deux groupes n’a vu ses facultés cognitives se détériorer. Ces résultats suggèrent que faire au moins deux heures d’exercice par semaine, quelle que soit l’intensité, arrête le déclin cognitif chez les personnes atteintes de DCL.
« Avec les troubles cognitifs légers, je ne m’attends jamais à une amélioration. C’est une maladie neurodégénérative. Ils sont sur une trajectoire que nous ne pouvons pas corriger », déclare Baker, qui a présenté ces résultats lors de la conférence internationale de l’Alzheimer’s Association à San Diego, en Californie, le 2 août. « Donc, pour moi, le résultat le plus positif est d’arrêter le déclin ».
Baker et ses collègues ont comparé ces résultats à ceux d’une autre étude portant sur plus de 1000 personnes atteintes de DCL et conçue pour observer la progression de cette maladie sans intervention. Bien que cette étude n’ait pas recueilli d’informations sur le niveau d’activité, Baker affirme que la majorité des personnes atteintes de DCL sont sédentaires. Après un an, les scores moyens de la cognition globale, parmi le groupe apparié de cette étude étaient inférieurs de 0,25 à 0,26 point.
Une approche thérapeutique à plusieurs volets
L’aspect le plus passionnant de ces résultats pour Maria Carrillo, de l’Association Alzheimer à Chicago (Illinois), est que l’exercice pourrait être combiné à d’autres interventions sur le mode de vie ou à des médicaments dans le cadre d’une approche thérapeutique à plusieurs volets pour arrêter la maladie d’Alzheimer. « C’est une maladie complexe, mais nous nous dirigeons vers une diversité de stratégies qui vont nous donner cette réponse complexe », dit-elle.
Source : New Scientist
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