Une étude évalue les traitements pharmacologiques de l’insomnie
Cette nouvelle étude est la plus importante de ce type à ce jour, impliquant 154 essais en double aveugle incluant 44 000 personnes randomisées, pour recevoir l’un des 30 médicaments autorisés ou non, ou un placebo.
Une étude sur 30 médicaments
L’insomnie est définie comme une insatisfaction concernant la quantité ou la qualité du sommeil, et est associée à une difficulté à s’endormir ou à rester endormi pendant au moins trois mois. Elle touche jusqu’à 20 % de la population et, pour une grande partie de ces personnes, elle peut durer plusieurs années.
Andrea Cipriani professeur en psychiatrie a déclaré : « Nous espérons que notre analyse sera d’une grande aide pour les cliniciens qui cherchent le traitement le plus approprié pour leurs patients. Nous avons examiné toutes les informations publiées et non publiées – dans des revues et dans des registres en ligne – pour obtenir le tableau le plus transparent et le plus complet de toutes les données disponibles. Il est clair que la nécessité de traiter l’insomnie aussi efficacement que possible est très importante, car elle peut avoir des répercussions sur la santé des patients, leur vie familiale et le système de santé en général.
Elle ne constitue pas une recommandation
Cette étude sur les traitements pharmacologiques ne constitue pas une recommandation, ces médicaments ne devraient pas être utilisés en première intention pour traiter l’insomnie, notamment parce que certains d’entre eux peuvent avoir des effets secondaires graves.
Cependant, notre recherche montre que certains de ces médicaments peuvent également être efficaces, et devraient être utilisés dans la pratique clinique, lorsque cela est approprié. Par exemple, lorsque des traitements tels que l’amélioration de l’hygiène du sommeil et la thérapie cognitivo-comportementale n’ont pas fonctionné, ou lorsqu’un patient souhaite envisager la prise de médicaments dans le cadre de son traitement.
Deux médicaments seraient efficaces
Bien que cette étude ait identifié que l’eszopiclone pouvait être efficace comme traitement de l’insomnie, elle peut également provoquer des effets indésirables importants, tels que des nausées, et les données de sécurité sur le lemborexant n’étaient pas concluantes (mais ont montré un risque plus élevé de provoquer des maux de tête).
D’autres résultats suggèrent que les preuves sont insuffisantes pour soutenir la prescription de benzodiazépines et de zolpidem dans le traitement à long terme de l’insomnie.
La validité des résultats de cette étude doit être tempérée par les limites potentielles de l’analyse actuelle. Par exemple, il est bien connu que les gens ont tendance à avoir des problèmes sur une longue période de temps, et malheureusement il n’y avait que huit études portant sur le long terme dans cette méta-analyse.
Cette recherche a été publiée dans The Lancet.
Source : University of Oxford
Crédit photo : StockPhotoSecrets