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Une nouvelle étude donne un aperçu du COVID long et de l’EM

biologie 12 juillet 2022

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Des chercheurs ont découvert comment les syndromes de fatigue post-viraux, dont le COVID long, deviennent des maladies qui changent la vie et pourquoi les patients souffrent de fréquentes rechutes.

Expliquer les syndromes de fatigue post-viraux

Résultant généralement d’une infection virale, l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) est connue pour provoquer des symptômes centrés sur le cerveau, à savoir une neuroinflammation, une perte d’homéostasie, un brouillard cérébral, un manque de sommeil réparateur et une mauvaise réaction aux stress, même mineurs.

Le COVID long a des effets similaires sur les personnes et on pense qu’il est également causé par la neuroinflammation. Selon l’auteur principal de cette étude, le professeur émérite Warren Tate, du département de biochimie de l’université d’Otago, on comprend mal comment se développent ces effets débilitants sur le cerveau.

Dans une étude, lui et ses collègues de l’université d’Otago, de l’université Victoria de Wellington et de l’université de technologie de Sydney, ont mis au point un modèle unificateur, pour expliquer comment les symptômes centrés sur le cerveau de ces maladies se maintiennent grâce à une connexion cerveau-corps.

Une neuroinflammation chronique

Ils proposent qu’à la suite d’une infection virale initiale ou d’un événement stressant, cette pathologie systémique subséquente se déplace vers le cerveau via les voies neurovasculaires ou par un dysfonctionnement de la barrière hémato-encéphalique. Il en résulte une neuroinflammation chronique, qui conduit à une maladie durable avec des cycles de récupération et de rechute chroniques.

Ce modèle propose que la guérison ne se produise pas parce qu’un signal passe continuellement du cerveau au corps, ce qui entraîne une rechute du patient. La création de ce modèle n’est pas seulement importante pour « l’énorme effort de recherche à venir », mais aussi pour apporter une reconnaissance aux personnes souffrant d’EM/SFC et de COVID long.

Une base biologique évidente

« Ces maladies sont très étroitement liées, et il est clair que la base biologique du COVID long est sans équivoque liée à l’infection par la COVID-19 originale – il ne devrait donc plus y avoir de débat et de doute sur le fait que les syndromes de fatigue post-virale comme l’EM/SFC ont une base biologique et impliquent une physiologie très perturbée », déclare le professeur émérite Tate.

Ces travaux permettront d’élaborer, à l’intention des professionnels de la santé, des connaissances fondées sur les meilleures preuves concernant ces maladies, ainsi que les meilleures pratiques de la gestion. « Les patients ont besoin d’une affirmation appropriée de leur maladie biologique, et d’une aide pour atténuer les symptômes pénibles de ces syndromes qui changent la vie et qui sont difficiles à gérer par les patients eux-mêmes.

Un sous-ensemble sensible de personnes

« Ce travail a mis en évidence l’existence d’un sous-ensemble sensible de personnes qui développent de tels syndromes lorsqu’elles sont exposées à un stress sévère, comme l’infection par la COVID-19 ou le virus de la fièvre glandulaire Epstein Barr, ou encore, chez certaines personnes, une vaccination qui est interprétée comme un stress sévère.

« Ce qui devrait être une réponse inflammatoire/immunitaire transitoire dans le corps pour éliminer l’infection, développer l’immunité et gérer le stress physiologique, devient chronique, et donc la maladie persiste. »

Cette recherche a été publiée dans Frontiers in Neurology.

Source : University of Otago
Crédit photo : iStock