les microdoses de psychédéliques peuvent améliorer l’humeur
La dernière étude portant sur l’impact d’infimes quantités de psychédéliques sur la santé mentale, apporte des preuves supplémentaires du potentiel thérapeutique du microdosage.
Le microdosage de psychédéliques
Cette étude a suivi 953 personnes prenant régulièrement de petites quantités de psilocybine et un second groupe de 180 personnes qui ne prenaient pas de microdoses. Cette recherche, dirigée par le Dr Zach Walsh et l’étudiant en doctorat Joseph Rootman de UBC Okanagan, est la dernière étude issue du projet Microdose.me.
Au cours de l’étude de 30 jours, les participants ont été invités à remplir un certain nombre d’évaluations portant sur la symptomatologie de la santé mentale, l’humeur et les mesures de la cognition. Par exemple, un test de tapotement du doigt sur un smartphone a été intégré à cette étude pour mesurer la capacité psychomotrice, qui peut être utilisée comme marqueur de troubles neurodégénératifs, notamment la maladie de Parkinson.
Ces microdosages ont montré de plus grandes améliorations de l’humeur, de la santé mentale et de la capacité psychomotrice au cours de la période d’un mois, comparativement à des pairs qui n’ont pas fait de microdosage et qui ont effectué les mêmes évaluations.
Le microdosage implique une auto-administration régulière à des doses suffisamment faibles pour ne pas altérer le fonctionnement cognitif normal. Les doses peuvent être aussi petites que 0,1 à 0,3 gramme de champignons séchés et prises trois à cinq fois par semaine.
La psilocybine n’entraîne pas de dépendance
Les substances les plus utilisées pour le microdosage sont les champignons psilocybines et le LSD. Les champignons psilocybines sont considérés comme n’entraînant pas de dépendance et sont relativement non toxiques, surtout si on les compare au tabac, aux opioïdes et à l’alcool.
« Nos résultats concernant l’amélioration de l’humeur et de la santé mentale associée au microdosage de psilocybine sont conformes aux études précédentes sur le microdosage de psychédéliques, et les complètent grâce à l’utilisation d’un modèle d’étude longitudinal et d’un large échantillon qui nous a permis d’examiner la cohérence des effets en fonction de l’âge, du sexe et de la santé mentale », explique Rootman.
« Malgré la nature prometteuse de ces résultats, il est nécessaire de poursuivre les recherches afin d’établir plus fermement la nature de la relation entre le microdosage, l’humeur et la santé mentale, et la mesure dans laquelle ces effets sont directement attribuables à la psilocybine plutôt qu’aux attentes des participants à l’égard de cette substance », déclare le Dr Walsh.
Cette étude n’a pas été conçue pour examiner l’influence potentielle des attentes des participants sur les résultats des microdoses, mais les auteurs notent qu’il s’agit d’une avancée nécessaire dans ce domaine.
Une nouvelle approche prometteuse
« Compte tenu des coûts de santé considérables et de l’omniprésence de la dépression et de l’anxiété, ainsi que de la proportion non négligeable de patients qui ne répondent pas aux traitements existants, le potentiel d’une autre approche pour traiter ces troubles, mérite d’être pris en considération », déclare Rootman.
Cette recherche a été publiée dans Scientific Reports.
Source : University of British Columbia Okanagan
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