La thérapie contre les allergies aux arachides est efficace chez les nourrissons
Cette nouvelle étude en conditions réelles a porté sur des nourrissons de moins de 12 mois, et révèle que non seulement l’immunothérapie orale est efficace contre les allergies aux arachides, mais qu’elle est encore plus sûre pour cette tranche d’âge que pour les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire plus âgés.
L’immunothérapie orale contre les allergies aux arachides
« Ce traitement est abordable, très sûr et très efficace, surtout si nous pouvons le mettre en place avant que le nourrisson ait 12 mois », a déclaré le Dr Edmond Chan, responsable de cette étude.
L’immunothérapie orale est un protocole de traitement dans lequel un patient consomme de petites quantités de l’aliment allergène – dans ce cas, de la farine d’arachide – avec une dose progressivement augmentée jusqu’à une quantité maximale déterminée.
L’objectif est de désensibiliser l’enfant jusqu’à ce qu’il puisse avoir une portion complète de protéines d’arachide sans déclencher de réaction dangereuse. Pour maintenir son immunité, l’enfant doit continuer à manger régulièrement des produits à base d’arachides.
Les enfants ont consulté un allergologue pédiatrique
Pour cette étude, les enfants ont consulté un allergologue pédiatrique dans une clinique communautaire ou hospitalière environ toutes les deux semaines pour recevoir leur dose d’arachide. Les parents administraient la même dose quotidienne à la maison entre les visites à la clinique.
Après huit à onze consultations, les enfants avaient atteint une « dose d’entretien » de 300 milligrammes de protéines d’arachide, soit l’équivalent d’environ 1,3 gramme de cacahuètes. Les cliniciens ont enregistré tout symptôme ou réaction et ont conseillé les parents sur la manière de gérer les réactions à la maison.
Quarante-deux nourrissons ont terminé la période d’accumulation plus un an de dosage d’entretien. À la fin de cette période, aucun d’entre eux n’avait eu plus qu’une réaction légère à une dose de 4 000 grammes de protéines d’arachide, contre 7,7 % des enfants âgés de un à cinq ans qui ont suivi ce protocole.
Sept nourrissons ont abandonné en cours de route. Quatre ont eu des réactions plus que légères, mais aucune n’a nécessité d’injection d’épinéphrine. Vingt autres n’ont pas fait l’objet d’une évaluation de leur tolérance aux arachides à la fin du protocole, soit par choix, soit en raison de longues listes d’attente.
De très bons résultats chez les nourrissons
Avant même de commencer ce traitement, il a été démontré que les nourrissons couraient moins de risques que les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire. Lors des premiers tests, seuls 33,9 % des nourrissons ont eu une réaction plus que légère, contre 53,7 % des enfants de un à cinq ans.
« Bien que les nourrissons aient montré la meilleure sécurité, nous étions toujours très satisfaits de la sécurité de ce traitement pour les enfants d’âge préscolaire plus âgés. Le risque de réaction grave est beaucoup plus faible que pour les enfants d’âge scolaire », a noté le Dr Chan.
« De nombreuses interventions que nous utilisons en médecine, comme les médicaments ou les procédures chirurgicales, comportent un petit risque qui est compensé par les avantages. Si ce traitement est réalisé par des allergologues et des cliniciens bien formés, je suis vraiment à l’aise avec le risque. Il est en fait très sûr ».
Débuter l’immunothérapie orale dès que possible
Avec ces nouvelles données, la prochaine étape recommandée par l’équipe du Dr Chan est que les praticiens proposent l’immunothérapie orale dès que possible après l’échec de la prévention des allergies alimentaires pendant la petite enfance.
Cette recherche a été publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology : In Practice.
Source : University of British Columbia
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