Des fourmis entraînées à détecter le cancer dans l’urine des souris
Des fourmis pourraient détecter des tumeurs mammaires humaines, selon une petite étude menée sur des souris. Ces insectes pourraient un jour constituer un moyen plus facile et moins coûteux d’identifier les tumeurs de manière non invasive.
Des fourmis peuvent détecter le cancer
Des chercheurs ont montré qu’une espèce de fourmi (Formica fusca) pouvait être entraînée à sentir la différence entre l’urine de souris saines et celle de souris modifiées pour porter des tumeurs humaines.
L’équipe a implanté des cellules tumorales mammaires humaines provenant d’une personne dans six souris. Elle a laissé les tumeurs se développer pendant sept semaines avant de recueillir leur urine. Ils ont également recueilli l’urine de six souris qui ont subi la même procédure chirurgicale, mais sans que des cellules tumorales soient implantées.
Les chercheurs ont entraîné 70 fourmis
Les chercheurs ont ensuite entraîné 70 fourmis à distinguer l’urine produite par des souris saines ou malades en fonction de son odeur. Pour ce faire, les insectes ont été placés au centre d’une boîte de Pétri. Une extrémité de la boîte contenait de l’urine de souris atteintes de tumeurs mammaires et l’autre extrémité, de l’urine de souris saines. Les fourmis recevaient une récompense sous forme d’eau sucrée lorsqu’elles se dirigeaient correctement vers un échantillon d’urine particulier.
Après seulement deux séances d’entraînement, et dans les 20 secondes qui ont suivi leur placement au centre du plat, les fourmis se sont dirigées vers les échantillons d’urine pour lesquels elles avaient été entraînées à recevoir une récompense en eau sucrée.
Pour tester la mémoire des fourmis, les chercheurs ont ensuite répété l’expérience sans eau dans le plat. Les insectes ont été placés dans le plat pendant deux minutes, au cours desquelles ils ont passé environ 30 secondes dans la zone où se trouvait l’échantillon d’urine qu’ils avaient été entraînés à reconnaître.
Les fourmis se sont souvenues de l’urine saine et malade
Ils ont ensuite passé environ 25 secondes dans la zone contenant l’autre échantillon d’urine. Bien qu’une différence de cinq secondes semble minime, les chercheurs ont constaté qu’elle était statistiquement significative et non le fruit du hasard. Cela suggère que les fourmis se sont souvenues de la différence entre l’odeur de l’urine des souris saines et de souris malades.
D’autres travaux sont nécessaires pour déterminer si les fourmis peuvent détecter la présence d’un plus grand nombre de tumeurs humaines implantées dans des souris, ou si elles peuvent détecter des tumeurs dans l’urine humaine.
Cette recherche a été pré-publiée dans arXiv.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pexels