Un médicament contre la variole a traité la variole du singe chez un patient
Un traitement antiviral développé pour la variole a réussi à traiter la variole du singe – bien que jusqu’à présent les résultats n’aient été rapportés que pour une seule personne, il est donc trop tôt pour savoir à quel point il fonctionne bien.
la variole du singe a été traitée chez un patient
Une étude portant sur sept personnes ayant attrapé la variole du singe depuis 2018 a également révélé que les gens peuvent être infectieux plus longtemps que nous le pensions, car certaines personnes ont été testées positives au virus sur des prélèvements de gorge pendant des jours après la guérison de leurs lésions cutanées, le moment où l’on pensait que les gens n’étaient plus infectieux.
Mais nous ne savons pas si cela signifie qu’elles excrétaient toujours le virus vivant et qu’elles auraient donc été infectieuses, explique Hugh Adler, de l’école de médecine tropicale de Liverpool, au Royaume-Uni. « À ce stade de la maladie, il se pourrait bien que nous ne ramassions que des morceaux de virus morts », ajoute Jake Dunning, de l’Université d’Oxford.
La variole et la variole du singe font partie de la même famille de virus
Depuis 2018, deux médicaments antiviraux ont été administrés aux personnes atteintes de la variole du singe au Royaume-Uni. Ces médicaments ont été développés en cas de retour de la variole, qui a été éradiquée en 1980 – la variole et la variole du singe font partie de la même famille de virus.
Entre 2018 et 2021, sept personnes atteintes de la variole du singe ont été prises en charge par les médecins d’un groupe britannique qui surveille les infections graves sous l’égide de l’Agence britannique de sécurité sanitaire. Cela incluait de tester fréquemment les niveaux de virus de chaque personne. Quatre ont attrapé la maladie au Nigeria, un travailleur de la santé britannique l’a attrapée d’un patient en 2018, et deux autres personnes l’ont attrapée d’un membre de leur foyer.
Les sept personnes se sont complètement rétablies, qu’elles aient reçu ou non des médicaments antiviraux, et personne n’est tombé gravement malade, même si quatre d’entre elles ont été hospitalisées pendant quatre à cinq semaines et que certaines ont développé des ulcères douloureux.
Le médicament tecovirimat est celui qui le mieux fonctionné
Les trois premières personnes ont reçu un antiviral appelé brincidofovir, mais cela n’a pas semblé les aider et le traitement a été arrêté car elles présentaient des signes d’inflammation du foie, ce qui pourrait être un effet secondaire. Trois autres personnes n’ont reçu aucun médicament antiviral.
La septième personne a reçu un antiviral appelé tecovirimat, pris sous forme de capsules biquotidiennes. Les niveaux de virus dans leur sang et sur les prélèvements de gorge sont devenus indétectables en deux jours et ils n’ont dû rester à l’hôpital que dix jours. « Il ne s’agit que d’un seul patient, mais c’est un signe que le tecovirimat est un médicament prometteur et qu’il devrait faire l’objet d’études », a déclaré M. Adler.
Paul Hunter, de l’Université d’East Anglia, affirme que seul un essai randomisé peut révéler si cet antiviral est vraiment efficace. « Nous savons, grâce au COVID-19, que les études observationnelles peuvent être trompeuses, en particulier lorsque, comme dans ce cas, l’infection est généralement autolimitée », dit-il. « Mais à ce stade de l’épidémie, une toute petite information peut être utile ».
Le Tecovirimat fait l’objet d’une étude en République centrafricaine
Le fabricant du Tecovirimat, la société pharmaceutique américaine Siga Technologies, étudie l’utilisation de ce médicament chez les personnes atteintes de la variole du singe dans le cadre d’une étude observationnelle en République centrafricaine, où la maladie est courante chez les rongeurs.
Cette recherche a été publiée dans The Lancet Infectious Diseases.
Source : New Scientist
Crédit photo : StockPhotoSecrets