Un test génétique diagnostique les troubles du système immunitaire
Les troubles immunodéficitaires primaires (TIP) peuvent entraîner des infections chroniques et parfois mortelles. Plus de 450 TIP ont été décrits, mais leur diagnostic rapide et précis reste un défi.
Un nouveau test génétique
Les chercheurs ont utilisé la technologie de séquençage de nouvelle génération pour tester un panel d’ADN de 130 gènes différents du système immunitaire chez 22 participants à cette étude. Ils ont découvert que de nombreux patients avaient hérité d’un défaut génétique à l’origine d’un trouble de leur système immunitaire. Ces résultats permettront d’améliorer les options thérapeutiques et de poser un diagnostic plus précoce, chez les membres de la famille susceptibles d’avoir hérité de la même anomalie génétique.
« Les tests génétiques étaient coûteux à réaliser et visaient principalement le séquençage de l’ADN d’un seul ou d’un très petit nombre de gènes. Par conséquent, le diagnostic génétique était limité pour de nombreux patients atteints d’immunodéficience primaire », a expliqué le chercheur principal, Lloyd J. D’Orsogna, de la faculté de médecine de l’université d’Australie-Occidentale.
Un diagnostic plus précoce et plus précis
« Les récents progrès de la technologie génétique permettent de tester à un prix abordable plusieurs gènes d’un même individu. Nous pouvons donc identifier un gène spécifique qui peut entraîner des maladies fréquentes chez les patients. Un diagnostic plus précoce et plus précis peut améliorer le sort des patients et prévenir les complications », a déclaré le Dr D’Orsogna. »
Vingt-deux patients non apparentés atteints d’immunodéficience commune variable (ICV), un type courant de TIP, et dont le diagnostic génétique était jusqu’alors inconnu, ont été recrutés pour cette étude. Des échantillons d’ADN ont été testés et traités avec un panel de séquençage de nouvelle génération contenant 120 gènes immunitaires différents.
Cent trente variantes génétiques ont été identifiés pour être analysés. La pathogénicité des nouvelles variantes non associées précédemment au ICV a été évaluée par le biais d’une analyse documentaire, d’essais fonctionnels et d’études familiales.
Les chercheurs ont identifié des variantes pathogéniques probables chez six des 22 patients (27%). Chez quatre autres des variantes de signification inconnue (ICV) ont été identifiés. Les ICV sont des variantes génétiques dont la signification clinique n’est pas claire à ce stade mais qui pourraient causer une maladie.
Dans l’ensemble, les chercheurs ont pu identifier des anomalies génétiques chez près de la moitié des patients. Toutes les variantes détectées ont été confirmées par un séquençage Sanger classique.
Un patient présentait une nouvelle variante du gène AICDA
Parmi les résultats notables de cette étude figure un patient présentant une nouvelle variante du gène AICDA qui n’avait pas été signalée auparavant. Son fils a également eu un diagnostic confirmé de ICV et a également hérité de la même mutation. Un autre patient présentait une nouvelle variante pathogène du gène ICOS, qui est impliqué dans l’immunodéficience et la réponse immunitaire.
Chez un autre patient souffrant d’ICV, une variante génétique a également été détectée dans le gène BAFF-R, qui augmente la survie des cellules B ; cependant, elle a été confirmée comme pathogène par une analyse de cytométrie de flux. Ces diagnostics génétiques peuvent éclairer les décisions sur les options thérapeutiques ciblées pour les patients.
Ils peuvent également permettre une intervention plus précoce pour les membres de la famille des patients atteints d’ICV confirmée. Par exemple, le fils du patient présentant la nouvelle variante AICDA a été orienté vers un conseil génétique avant de fonder une famille.
De meilleurs traitements et résultats pour les personnes atteintes de troubles immunitaires
« J’espère que la nouvelle ère de la médecine génétique permettra un diagnostic plus précoce et plus précis, ce qui conduira probablement à de meilleurs traitements et résultats pour tous », a déclaré le Dr D’Orsogna.
Cette recherche a été publiée dans The Journal of Molecular Diagnostics.
Source : Elsevier
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