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Les comportements protecteurs des mères sont ancrés dans le cerveau

biologie 28 mars 2022

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L’image d’une mère souris ramenant son petit en toute sécurité à la maison rappelle la réaction rapide d’une mère humaine lorsque son enfant se dirige vers un danger. Des neuroscientifiques du Cold Spring Harbor Laboratory (CSHL) viennent d’apprendre que cette ressemblance s’applique à plus d’un titre.

Le comportement protecteur se trouverait dans le locus coeruleus

Dans une étude inédite, Roman Dvorkin, chercheur postdoctoral, et Stephen Shea, professeur associé au CSHL, sont parvenus à synchroniser précisément cette action maternelle avec le déclenchement de cellules dans une minuscule région du cerveau appelée locus coeruleus, ou LC, qui est un groupe de cellules bleues situé dans le tronc cérébral de tous les vertébrés.

Selon M. Dvorkin, « dans la nature, le petit, lorsqu’il grandit, commence à rouler hors du nid, et la mère doit courir pour le ramener, sinon il mourra d’hypothermie ou quelqu’un le mangera comme un casse-croûte ».

Le laboratoire de Shea est un leader dans l’étude des comportements maternels bienveillants en observant les souris femelles dans des contextes qui leur permettent de se comporter comme elles le font dans la nature, par opposition aux expériences « artificielles ». « Nous étudions la récupération des petits parce qu’elle est très fiable et qu’elle se fait de la même façon chaque fois », dit Shea.

La noradrénaline module le comportement 

L’équipe a voulu étudier le rôle de la LC dans la récupération des petits car, « bien que la LC ne représente qu’une très petite fraction du cerveau, elle est la seule source cérébrale d’une substance chimique appelée noradrénaline (NA), qu’elle projette dans tout le cerveau », explique Shea.

La NA est communément appelée la substance chimique de combat ou de fuite de l’organisme. Dans le cerveau, la NA est connue pour affecter des fonctions importantes comme le sommeil et l’éveil, la prise de décision et la mémoire, et les expériences émotionnelles comme le stress et l’excitation. « Mais nous ne savions pas quelle était son activité pendant le comportement social », dit Shea

Les résultats de cette étude sont frappants. Les enregistrements montrent que les neurones de la LC connaissent un pic d’activité au moment précis où une mère touche un petit pour le récupérer. « Ce pic très précis active tout le LC en même temps. Il envoie cette information à travers le cerveau et nous pensons qu’il aide à coordonner la récupération du petit », explique Dvorkin.

L’étude de la LC pourrait conduire à de nouveaux traitements 

Les scientifiques savent que la LC est importante dans les troubles humains qui altèrent le fonctionnement social, notamment la dépression, l’anxiété et l’autisme. L’étude de sa structure à ce niveau fondamental pourrait aider à révéler les causes de ces troubles et conduire à de nouveaux traitements potentiels.

Cette recherche a été publiée dans le Journal of Neuroscience.

Source : Cold Spring Harbor Laboratory
Crédit photo : StockPhotoSecrets