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Comment les micro et nanoplastiques dans les aliments nuisent à la santé

Pollution 25 mars 2022

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En moyenne, cinq grammes de particules de plastique pénètrent dans le tractus gastro-intestinal humain par personne et par semaine. C’est à peu près l’équivalent du poids d’une carte de crédit.

Les effets sur la santé des particules de plastique

De nombreuses études se penchent sur la question de savoir si les micro et nanoparticules de plastiques ingérées présentent un risque pour la santé, mais cette question reste largement inconnue à ce jour. Une équipe de recherche a maintenant résumé l’état actuel des connaissances scientifiques sur ce sujet.

La recherche médicale sur ce sujet se concentre sur le système digestif, où des particules micro et nanoplastiques (MNP) peuvent être trouvées dans les tissus. Des études expérimentales indiquent que les MNP ingérées passant par le tractus gastro-intestinal entraînent des modifications de la composition du microbiome intestinal. L’équipe de recherche dirigée par Elisabeth Gruber indique que ces changements sont associés au développement de maladies métaboliques telles que le diabète, l’obésité ou les maladies chroniques du foie.

Outre les effets sur le microbiome intestinal, les scientifiques ont également décrit des mécanismes moléculaires spécifiques qui facilitent l’absorption des MNP dans les tissus intestinaux. Grâce à des analyses, il a été démontré que les MNP présents dans le tractus gastro-intestinal pouvaient être de plus en plus absorbés par les tissus dans certaines conditions physico-chimiques et activer des mécanismes impliqués dans les réponses inflammatoires et immunitaires locales. Les nanoplastiques en particulier sont associés à des processus biochimiques qui jouent un rôle crucial dans la cancérogenèse.

Des particules de plastique également dans l’eau potable

Les nanoplastiques sont définis comme ayant une taille inférieure à 0,001 millimètre, tandis que les microplastiques, de 0,001 à 5 millimètres, sont dans une certaine mesure encore visibles à l’œil nu. Les MNP entrent dans la chaîne alimentaire à partir des déchets d’emballage, entre autres sources. Les particules de plastique ne sont pas seulement acheminées dans l’organisme par le biais d’aliments tels que la faune et la flore marines ou le sel marin, la boisson joue également un rôle.

Selon une étude, toute personne qui boit chaque jour les 1,5 à 2 litres d’eau dans des bouteilles en plastique ingère environ 90 000 particules de plastique par an. En revanche, ceux qui choisissent l’eau du robinet peuvent, en fonction de leur situation géographique, réduire la quantité ingérée à 40 000 particules de plastique.

Les chercheurs ont également démontré une contamination généralisée de l’eau minérale par des xénohormones lessivées des bouteilles en PET (polyéthylène téréphtalate). Les xénohormones sont connues pour leur activité œstrogénique, qui peut avoir un effet cancérigène sur l’organisme.

Des effets néfastes pour les personnes souffrant de maladies chroniques

Selon Lukas Kenner, les effets néfastes potentiels des particules de plastique sur la santé pourraient être particulièrement importants pour les personnes souffrant de maladies chroniques. « Un intestin sain a plus de chances de parer aux risques sanitaires. Mais les changements locaux dans le tractus gastro-intestinal, tels que ceux présents dans les maladies chroniques ou même le stress, pourraient les rendre sensibles aux effets néfastes des MNP. »

Cette recherche a été publiée dans la revue Exposure & Health.

Source : Medical University of Vienna
Crédit photo : Unsplash