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Des capteurs inspirés des graines de pissenlit suivent les signes du changement climatique

Technologie 17 mars 2022

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De minuscules capteurs dont le design s’inspire des graines de pissenlit pourraient être dispersés au gré des vents pour aider à suivre les indicateurs clés du changement climatique et du réchauffement de la planète.

Suivre les changements du climat

Alors que la crise climatique continue de s’intensifier, il est utile de suivre les changements de température, d’humidité et d’autres signaux environnementaux sur une large zone. Mais pour le faire efficacement, il faut disperser les capteurs dans l’environnement, ce qui peut prendre beaucoup de temps.

« Plutôt que de demander à une personne de sortir et de placer individuellement des capteurs, ce qui peut être dangereux dans les endroits difficiles d’accès où nous aimerions effectuer ces mesures, nous nous sommes demandé s’il était possible de construire un système capable de disperser des capteurs dans le vent », explique Vikram Iyer de l’université de Washington à Seattle.

Ces capteurs pèsent 30 milligrammes pour un diamètre de 28 millimètres

Iyer et ses collègues ont utilisé un outil alimenté par un laser pour fabriquer des dispositifs à partir de films de polyimide. Chacun d’entre eux pèse 30 milligrammes pour un diamètre de 28 millimètres, et porte une série de petits trous par lesquels l’air peut passer pour lui permettre de flotter dans l’air comme une graine de pissenlit.

Ces dispositifs portent de minuscules capteurs – essentiellement un micro-ordinateur alimenté par de minuscules panneaux solaires – qui peuvent renvoyer des signaux aux chercheurs, qui en ont développé différents types pour mesurer la température, l’humidité, la pression et la lumière. Un petit condensateur embarqué permet de stocker l’énergie pendant la nuit ou par temps nuageux.

Au total, l’équipe a testé 75 modèles différents avant de trouver la combinaison optimale. Le modèle final peut se déplacer dans l’air à une vitesse de 0,87 mètre par seconde et parcourir jusqu’à 100 mètres dans une brise modérée lorsqu’il est libéré par un drone. Des tests en conditions réelles ont montré que ces capteurs peuvent transmettre des données jusqu’à 60 mètres.

La fabrication de ces « graines » est particulièrement intéressante, tout comme la conception de l’électronique », explique Jonathan Aitken de l’université de Sheffield, au Royaume-Uni. « Les deux semblent être très robustes à l’environnement naturel ».

Ils sont peu coûteux à fabriquer

Aitken est également impressionné par l’étendue des capacités de communication de ces capteurs. « Si l’on ajoute à cela le fait que ce dispositif est bon marché et qu’il peut être déployé en grand nombre, [la portée de la communication] en fait une excellente option, notamment dans le cadre de l’agriculture ou de la surveillance des zones sinistrées », explique-t-il.

Cette recherche a été publiée dans Nature.

Source : New Scientist
Crédit photo : Mark Stone/University of Washington