Des astronomes identifient la vraie Tatooine
Des astronomes ont utilisé une nouvelle technique pour confirmer l’existence de Tatooine, la planète fictive à deux soleils où vivait Luke Skywalker dans « La Guerre des étoiles ».
Kepler-16b a été découvert par la méthode des vitesses radiales
La planète, Kepler-16b, se trouve à environ 245 années-lumière de la Terre, est une géante gazeuse et a à peu près la taille de Saturne. Les scientifiques savaient déjà que cette planète existait, mais dans une récente étude, une équipe internationale d’astronomes a expliqué comment ils ont réussi à appliquer une technique qui n’avait jamais été utilisée auparavant pour observer une planète en orbite autour de deux étoiles.
« C’est une confirmation que notre méthode fonctionne », a déclaré David Martin, co-auteur de cette étude. « Et cela crée une opportunité pour nous d’appliquer cette méthode maintenant pour identifier d’autres systèmes comme celui-ci ».
Cette technique, appelée méthode des vitesses radiales, est utilisée depuis longtemps en astronomie. La première planète jamais trouvée autour d’une étoile semblable au soleil a été découverte à l’aide de la vitesse radiale – et a été trouvée à l’aide du même télescope que les astronomes ont utilisé pour trouver celle-ci.
La méthode de la vitesse radiale consiste à analyser les spectres de la lumière produite par les étoiles. Les astronomes recueillent les données spectrales à l’aide de télescopes au sol – dans ce cas, d’un télescope basé en France ; l’Observatoire de Haute Provence.
Les données spectrales se traduisent par une ligne
Ces données spectrales se traduisent par une ligne, mais cette ligne « vacille » lorsque la planète tourne autour des deux étoiles, ce qui produit une ligne instable dans le spectre de la lumière. Cette oscillation indique la présence d’une planète, et les astronomes peuvent l’utiliser pour déduire un certain nombre d’autres informations sur une planète, notamment sa masse.
La mesure de la vitesse radiale est, selon M. Martin, l’un des meilleurs outils dont disposent les astronomes pour identifier les exoplanètes. Mais jusqu’à cette étude, les astronomes n’avaient pas été en mesure de l’utiliser pour trouver des planètes en dehors de notre système solaire qui orbitent autour de deux étoiles.
Dans le passé, de telles planètes – connues sous le nom de planètes circumbinaires – étaient identifiées en observant le passage d’une étoile devant l’autre. Cette méthode, connue sous le nom de « méthode des transits », a permis d’identifier 14 de ces planètes, dont Kepler-16b. La première planète circumbinaire confirmée a été décrite dans un article en 2011 ; d’autres ont suivi. Mais jusqu’à cet article, aucune n’avait été trouvée en utilisant la vitesse radiale.
« Ce à quoi les gens avaient été confrontés, c’est que le fait d’avoir deux ensembles de spectres provenant de deux étoiles rend les choses vraiment délicates, et les gens avaient du mal à obtenir suffisamment de précision pour voir l’oscillation causée par la planète », a déclaré Martin. « Nous avons contourné ce problème en menant une étude sur les systèmes comportant deux étoiles en orbite l’une autour de l’autre, dont l’une est grosse et l’autre assez petite. »
Les astronomes observaient ce système depuis juillet 2016. Prouver que la mesure des vitesses radiales peut identifier les planètes qui orbitent autour de deux étoiles, a déclaré Martin, ouvre la porte à une application plus large de cette technique.
Ces planètes se trouvent souvent dans la zone habitable
C’est important pour les astronomes pour un certain nombre de raisons, mais l’une des principales est que les planètes qui orbitent autour de deux étoiles ont tendance à exister à une distance qui en ferait de bons candidats pour la vie. « Ces planètes se trouvent fréquemment dans la zone habitable, à une distance des étoiles où l’on s’attendrait à trouver de l’eau liquide », a déclaré Martin.
Kepler-16b, qui est principalement composée de gaz, n’est pas susceptible d’être une candidate où la vie pourrait être trouvée, a déclaré Martin. Mais l’utilisation de la méthode des vitesses radiales pourrait aider les astronomes à trouver d’autres planètes similaires.
Cette recherche a été publiée dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
Source : Ohio State University
Crédit photo : Pixabay