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Réduire la fragilité des gens âgés pour diminuer la démence

biologie 23 décembre 2021

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Selon une nouvelle étude à grande échelle, réduire la fragilité des personnes âgées pourrait être une stratégie efficace pour prévenir la démence. Cette étude a révélé que la fragilité était un facteur de risque important de démence, même chez les personnes présentant un risque génétique élevé de démence, et qu’elle pouvait être modifiée par un mode de vie sain.

Un mode de vie sain contre la démence

L’équipe internationale de l’Université Dalhousie et de Nova Scotia Health au Canada et de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, a travaillé à partir des données de plus de 196 000 adultes âgés de plus de 60 ans dans la UK Biobank. Ils ont calculé le risque génétique des participants et ont utilisé un score de fragilité élaboré précédemment, qui reflète l’accumulation des symptômes, des signes, des handicaps et des maladies liés à l’âge. Ils l’ont analysé en même temps qu’un score sur les comportements liés à un mode de vie sain, et ont déterminé qui allait développer une démence.

« Nous constatons de plus en plus que le fait de prendre des mesures significatives au cours de la vie peut réduire considérablement le risque de démence », déclare l’auteur principal, le Dr David Ward, de la division de médecine gériatrique de l’Université Dalhousie.

Prévenir la démence

« Notre recherche constitue une avancée majeure pour comprendre comment la réduction de la fragilité pourrait contribuer à améliorer considérablement les chances d’une personne de prévenir la démence, quelle que soit sa prédisposition génétique. C’est passionnant car nous pensons que certaines des causes sous-jacentes de la fragilité sont en elles-mêmes prévisibles. Dans notre étude, cela semble être possible en partie grâce à l’adoption d’un mode de vie sain ».

Au cours de la période de cette étude de 10 ans de la UK Biobank, la démence a été détectée via les dossiers d’admission à l’hôpital chez 1 762 des participants – et ces personnes étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir un degré élevé de fragilité avant leur diagnostic par rapport à celles qui n’ont pas développé de démence.

L’importance de prévenir ou de réduire la fragilité a été mise en évidence lorsque les chercheurs ont examiné l’impact du risque génétique chez les personnes présentant différents degrés de fragilité.

Les gènes ont été progressivement moins importants

Les facteurs de risque génétiques ont exercé leur effet attendu sur le risque de démence chez les participants qui étaient en bonne santé, mais les gènes ont été progressivement moins importants chez les participants qui étaient les plus fragiles. Chez ces participants fragiles, le risque de démence était élevé, quels que soient leurs gènes.

Même chez les personnes présentant le risque génétique le plus élevé de démence, les chercheurs ont constaté que le risque était le plus faible chez les personnes en bonne santé et le plus élevé chez les personnes en mauvaise santé, ce qui a été mesuré par un degré élevé de fragilité. Cependant, la combinaison d’un risque génétique élevé et d’un haut degré de fragilité s’est avérée particulièrement néfaste, les participants présentant un risque de démence six fois plus élevé que les participants ne présentant aucun des deux facteurs de risque.

Par rapport aux participants présentant un faible degré de fragilité, le risque de démence était plus de 2,5 fois plus élevé (268 %) chez les participants à cette étude présentant un degré élevé de fragilité, même après la prise en compte de nombreux déterminants génétiques de la démence.

Une étape importante dans l’étude du rôle de la fragilité

« Notre étude constitue une étape importante dans l’étude du rôle de la fragilité, qui semble avoir une influence unique et potentiellement modifiable sur le risque de démence. C’est une perspective incroyablement intéressante que nous devons explorer de toute urgence afin d’en faire bénéficier potentiellement aux personnes touchées par la démence dans le monde. »

Cette recherche a été publiée dans Neurology, Neurosurgery and Psychiatry.

Source : University of Exeter
Crédit photo : Depositphotos