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De l’anémonine pour traiter le paludisme

Chimie 23 décembre 2021

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Depuis de nombreuses années, les habitants de certaines régions d’Afrique utilisent un thé fait à partir des feuilles écrasées d’une certaine plante pour traiter le paludisme. Des scientifiques ont identifié l’ingrédient actif, et pensent qu’il pourrait être utilisé dans des traitements pharmaceutiques alternatifs pour cette maladie.

L’anémonine peut traiter le paludisme

La plante en question est un membre de la famille des renoncules – son nom scientifique est Ranunculus multifidus. Lorsqu’elle est blessée et que l’intérieur de ses cellules est exposé à l’air, elle produit un composé connu sous le nom d’anémonine. C’est cette substance chimique qui s’est trouvée être efficace contre le paludisme.

Dans une étude menée par des scientifiques éthiopiens et allemands, des souris ont été infectées par le parasite Plasmodium berghei, qui est responsable du paludisme, puis traitées soit avec de l’anémonine, soit avec la chloroquine, un médicament couramment utilisé pour traiter le paludisme. Un groupe témoin n’a pas été traité du tout.

On a trouvé que, même si l’anémonine n’était pas aussi efficace que la chloroquine, elle réduisait néanmoins la perte de poids des souris traitées par rapport au groupe témoin et contribuait à stabiliser leur température corporelle.

Cette molécule serait efficace où les parasites ont développé une résistance à la chloroquine

L’équipe pense que, comme la chloroquine, l’anémonine agit en affectant le métabolisme des parasites. Mais ce composé attaque probablement les microbes dans une partie différente de leur corps. Il s’agit d’une considération importante, car elle suggère que l’anémonine pourrait être efficace dans les régions géographiques où les parasites ont développé une résistance à la chloroquine. яндекс

D’autres études sont prévues pour identifier le mécanisme exact en jeu et pour accroître l’efficacité du traitement par l’anémonine. Des essais cliniques sur des patients humains atteints de paludisme pourraient suivre d’ici quelques années.

Cette recherche a été publiée en deux parties dans Molecules; I et II.

Source : Martin Luther University Halle-Wittenberg
Crédit photo : Pixabay