Des microrobots aident à nettoyer les déchets toxiques
Les sous-marins deviennent microscopiques. De minuscules tubes d’environ 10 micromètres de long peuvent se propulser en utilisant uniquement la lumière du Soleil et peuvent être dirigés par des champs magnétiques. Ces microrobots pourraient être utiles pour nettoyer les déchets toxiques.
Des robots microscopiques
La plupart des microrobots nageurs ne peuvent se déplacer que dans deux dimensions : en fonction de leur poids, ils coulent au fond d’un liquide ou flottent près de la surface en se déplaçant. Martin Pumera, de l’Université de chimie et de technologie de la République tchèque, et ses collègues ont construit un microrobot qui peut être dirigé dans n’importe quelle direction, y compris vers le haut ou le bas, et qui ne nécessite que la lumière du Soleil pour fonctionner.
« Dans la robotique normale, vous avez des roues, des circuits et ainsi de suite, mais à des échelles aussi petites, nous ne pouvons pas vraiment le faire, donc nous imitons la nature plutôt que d’imiter des robots plus grands. Nous les faisons fonctionner comme le font les microorganismes », explique Pumera. « Ils se déplacent eux-mêmes, et ils prennent de l’énergie dans l’environnement comme le font les organismes vivants ».
Ils sont faits de trois couches
Les microrobots tubulaires, que Pumera et son équipe ont surnommé microsous-marins, sont construits avec trois couches principales. À l’intérieur du tube se trouve une couche de sulfure de cadmium, qui absorbe la lumière et libère des électrons. Ces derniers réagissent ensuite avec l’eau pour la diviser en ses éléments constitutifs et générer une petite poussée, qui fait avancer ce tube à une vitesse pouvant atteindre 15 micromètres par seconde.
Au-dessus de cette couche se trouve une fine pellicule de nanoparticules de fer, qui permet de diriger le microsous-marin à l’aide de champs magnétiques. Enfin, il y a une couche extérieure de dioxyde de titane. Exposée à la lumière, cette couche catalyse des réactions qui dégradent de nombreux produits chimiques, permettant au microsous-marin de nettoyer les eaux polluées.
De très bons résultats
Les chercheurs ont testé leurs microrobots dans de l’eau polluée par de l’acide picrique – qui est un explosif et un type de colorant qui peut être nocif pour l’environnement. Ils ont décomposé plus de 70 % des polluants en l’espace de deux heures, même si, dans la pratique, il faudrait probablement de grandes quantités de microsous-marins pour nettoyer toute pollution importante, explique M. Pumera. Ces derniers pourraient ensuite être récupérés à l’aide d’un aimant.
Cette recherche a été publiée dans Small.
Source : New Scientist
Crédit photo : StockPhotoSecrets