Utiliser la géologie pour trouver des planètes habitables
Les astronomes ont identifié plus de 4 000 exoplanètes confirmées – des planètes en orbite autour d’étoiles autres que le Soleil – mais seulement une fraction d’entre elles ont le potentiel d’accueillir la vie. Maintenant, une nouvelle recherche du campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique utilise la géologie de la formation des premières planètes pour aider à identifier celles qui pourraient être capables d’accueillir la vie.
Découvrir les mondes qui abritent la vie
« La découverte de n’importe quelle planète est très intéressante, mais presque tout le monde veut savoir s’il existe de plus petites planètes semblables à la Terre avec un noyau de fer », explique Brendan Dyck, professeur adjoint de géologie à la faculté des sciences Irving K. Barber et auteur principal de cette étude.
« Nous espérons généralement trouver ces planètes dans la zone dite « Boucle d’or » ou zone habitable, où elles se trouvent à la bonne distance de leur étoile pour permettre la présence d’eau liquide à leur surface. » Selon le Dr Dyck, si la localisation des planètes dans la zone habitable est un excellent moyen de trier les milliers de planètes candidates, ce n’est pas tout à fait suffisant pour dire si cette planète est vraiment habitable.
« Ce n’est pas parce qu’une planète rocheuse peut avoir de l’eau liquide qu’elle en a de la vie », explique-t-il. « Regardez juste dans notre propre système solaire. Mars se trouve également dans la zone habitable et bien qu’elle ait autrefois supporté de l’eau liquide, celle-ci s’est tarie depuis longtemps. »
C’est là, selon le Dr Dyck, que la géologie et la formation de ces planètes rocheuses peuvent jouer un rôle-clé pour affiner la recherche. « Nos résultats montrent que si nous connaissons la quantité de fer présente dans le manteau d’une planète, nous pouvons prédire l’épaisseur de sa croûte et, par conséquent, la présence éventuelle d’eau liquide et d’une atmosphère », explique-t-il. « C’est un moyen plus précis d’identifier de nouveaux mondes semblables à la Terre que de se fier uniquement à leur position dans la zone habitable. »
Le Dr Dyck explique qu’au sein d’un système planétaire donné, les petites planètes rocheuses ont toutes un point commun : elles ont toutes la même proportion de fer que l’étoile autour de laquelle elles gravitent. Ce qui les différencie, dit-il, c’est la proportion de ce fer contenue dans le manteau par rapport au noyau.
Des ingrédients importants pour la vie
« Au fur et à mesure que la planète se forme, celles dont le noyau est plus gros formeront des croûtes plus fines, tandis que celles dont le noyau est plus petit formeront des croûtes plus épaisses et riches en fer, comme Mars. »
L’épaisseur de la croûte planétaire déterminera ensuite si la planète peut supporter la tectonique des plaques et quelle quantité d’eau et d’atmosphère peut être présente, ce sont tous des ingrédients importants pour la vie telle que nous la connaissons.
« Alors que l’orbite d’une planète peut se trouver dans la zone habitable, l’histoire de sa formation précoce pourrait finalement la rendre inhabitable », explique le Dr Dyck. « La bonne nouvelle, c’est qu’avec des bases en géologie, nous pouvons déterminer si une planète pourra accueillir de l’eau en surface avant de planifier de futures missions spatiales. »
Plus tard cette année, dans le cadre d’un projet conjoint avec la NASA, l’Agence spatiale canadienne et l’Agence spatiale européenne, le télescope spatial James Webb sera lancé. Pour le Dr Dyck, c’est l’occasion rêvée de mettre à profit ses découvertes.
L’objectif du télescope James Webb
« L’un des objectifs de ce télescope est de rechercher les propriétés chimiques des systèmes planétaires extrasolaires », explique M. Dyck. « Il sera capable de mesurer la quantité de fer présente dans ces mondes extraterrestres et nous donnera une bonne idée de ce à quoi leur surface pourrait ressembler et pourrait même offrir un indice pour savoir s’ils abritent la vie. »
« Nous sommes sur le point de faire d’énormes progrès pour mieux comprendre les innombrables planètes qui nous entourent et pour découvrir à quel point la Terre peut être unique ou non. Il faudra peut-être encore un certain temps avant de savoir si l’un de ces nouveaux mondes étranges abrite une nouvelle vie ou même de nouvelles civilisations, mais c’est un moment passionnant pour faire partie de cette exploration. »
Cette recherche a été publiée dans Astrophysical Journal Letters. (présenté a arXiv).
Source : University of British Columbia
Crédit photo : Pixabay