Les éléphants de la Côte d'Ivoire sont en déclin
La Côte d’Ivoire, nommée ainsi en raison de ses éléphants, avait autrefois l’une des plus grandes populations d’éléphants d’Afrique de l’Ouest. Mais maintenant, le nombre d’éléphants de ce pays est en déclin rapide.
Un déclin rapide des éléphants
Sery Gonedelé Bi, de l’université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et ses collègues ont recensé 25 zones forestières protégées dans ce pays entre 2011 et 2017. Ils ont également analysé les reportages des médias et les enregistrements des conflits entre les hommes et les éléphants.
Sur la base de leurs résultats, les chercheurs estiment qu’il ne reste plus que 225 éléphants des forêts en Côte d’Ivoire, soit une baisse de 86 % depuis une enquête menée en 1994. Ces estimations suggèrent qu’il y a environ un siècle, la population des éléphants des forêts comptait entre 3000 et 5000 individus, selon Gonedelé.
Sur la base des comptages d’excréments, l’équipe a confirmé la présence d’éléphants dans seulement quatre des 25 zones protégées. La dégradation de l’habitat est un facteur probable qui a entraîné ce déclin de la population. Malgré son statut de zone protégée, l’équipe a constaté que sur les 360 000 hectares que couvrent les 25 forêts, 71 % ont été défrichés.
Une grande partie des terres défrichées a été transformée en plantations, principalement pour le cacao, explique Gonedelé. Plus de la moitié des 25 zones ont été complètement converties en fermes et en établissements humains. Une précédente analyse a montré qu’environ 265 000 hectares de forêts sont défrichés dans ce pays chaque année – le taux de déforestation le plus élevé de l’Afrique subsaharienne.
Une action rapide est nécessaire
Les chercheurs ont constaté que les quatre zones protégées où il reste des populations d’éléphants ont été mieux protégées, par le personnel de conservation que les 21 autres, qui ne bénéficient d’aucune gestion de la faune sauvage. « Nous devons renforcer les protections là où les éléphants vivent encore », déclare Gonedelé.
Les chercheurs pensent que sans une action immédiate pour sauvegarder les populations encore existantes, comme des patrouilles de gardes forestiers et l’application de la loi, les éléphants des forêts vont disparaître en Côte d’Ivoire.
Cette recherche a été publiée dans PLOS ONE.
Source : New Scientist
Crédit photo sur Unsplash : Nam Anh