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Des micro-ondes transforment le plastique en hydrogène

Chimie 12 octobre 2020

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Des chimistes ont utilisé les micro-ondes pour transformer les sacs en plastique, les bouteilles de lait et autres emballages de supermarché en une source propre d’hydrogène. Les déchets plastiques peuvent déjà être transformés en hydrogène par d’autres méthodes, et des installations commerciales sont en cours de développement pour transformer le plastique. Cependant, une nouvelle approche promet d’être plus rapide et moins énergivore.

De l’hydrogène à partir du plastique

Peter Edwards, de l’université d’Oxford, déclare que ses collègues et lui ont voulu « affronter la sinistre réalité » des déchets plastiques, le Royaume-Uni produisant à lui seul 1,5 million de tonnes par an. Comme la densité de l’hydrogène dans les sacs en plastique est d’environ 14 % en poids, le plastique offre une nouvelle source pour les pays qui envisagent de produire de l’hydrogène de manière propre pour lutter contre le changement climatique.
La plupart des approches existantes consistent à utiliser d’abord des températures très élevées de plus de 750°C pour décomposer le plastique en gaz de synthèse, un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone, puis à séparer l’hydrogène dans une deuxième étape.
Edwards et son équipe ont plutôt brisé le plastique en petits morceaux avec un mixeur de cuisine et l’ont mélangé à un catalyseur d’oxyde de fer et d’oxyde d’aluminium. Lorsqu’il a été soufflé avec un générateur à micro-ondes de 1000 watts, ce catalyseur a créé des points chauds dans le plastique et a éliminé l’hydrogène – récupérant 97 % du gaz dans le plastique en quelques secondes.

Une faible consommation en énergie

Le matériau restant était presque exclusivement constitué de nanotubes de carbone. Cette approche en une seule étape a l’avantage de chauffer uniquement le catalyseur, et non tout le plastique, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie, car le plastique n’absorbe pas les micro-ondes.
Les résultats obtenus constituent « une solution potentielle intéressante pour les déchets en plastiques », explique M. Edwards. Bien qu’elle ne soit réalisée qu’à petite échelle, en utilisant environ 300 grammes de plastique pour chaque test, des expériences plus importantes sont déjà prévues.
Cette recherche a été publiée dans Nature Catalysis.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pexels