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Bloquer les signaux nerveux vers le pancréas arrête le diabète

Uncategorized 26 août 2020

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Le pancréas est un petit organe en forme de patate douce qui se trouve derrière l’estomac. Il est parsemé d’îlots, ces groupes de cellules qui abritent les cellules bêta qui sont des productrices d’insuline. Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, les cellules immunitaires de l’organisme se dirigent vers ces îlots de Langerhans et commencent à attaquer les cellules bêta. Personne ne sait exactement ce qui déclenche cette attaque.

Le système nerveux provoque le diabète de type 1

Un indice peut résider dans le schéma de la mort de ces cellules bêta. De nombreuses cellules bêta sont tuées en grande quantité, tandis que d’autres restent mystérieusement intactes. Quelque chose semble pousser les cellules immunitaires à attaquer des groupes spécifiques de cellules bêta tout en ignorant les autres.
Dans une nouvelle étude des chercheurs de l’Institut d’immunologie de La Jolla (LJI) rapportent que le système nerveux pourrait être à l’origine de la mort de ces cellules disparates. Leurs nouvelles découvertes sur un modèle de souris suggèrent que bloquer des signaux nerveux vers le pancréas pourrait empêcher les patients de développer un diabète de type 1.
Le laboratoire von Herrath s’est efforcé de découvrir la cause du diabète de type 1. Bien qu’il existe des facteurs de risque environnementaux et génétiques pour cette maladie, le diabète de type 1 semble souvent frapper au hasard. Au fil des ans, les scientifiques ont cherché une explication au modèle inégal de cette mort cellulaire. Récemment, les chercheurs ont exploré un nouveau domaine appelé la neuroimmunologie, qui est l’idée que les signaux nerveux peuvent affecter les cellules immunitaires. Ces signaux nerveux pourraient-ils pousser les cellules immunitaires à attaquer certaines zones du pancréas ?
« Nous avons pensé que cela pourrait expliquer beaucoup de choses », explique le premier auteur de cette étude, Gustaf Christoffersson, un ancien chercheur postdoctoral de l’Institut de recherche sur le pancréas (LJI), actuellement à l’université d’Uppsala, en Suède.

Tester cette théorie avec des souris

Pour tester cette théorie, les chercheurs ont utilisé un modèle de souris dont on peut expérimentalement induire la mort des cellules bêta. Ils ont « dénervé » ces souris, soit chirurgicalement, soit en utilisant une neurotoxine ou un agent pharmacologique, pour bloquer la plupart des signaux du nerf sympathique vers le pancréas. Les chercheurs ont ensuite utilisé des installations d’imagerie de classe mondiale pour suivre le schéma de la mort des cellules bêta chez des souris vivantes.
L’équipe a découvert que le fait de bloquer des signaux nerveux protégeait les souris de la mort des cellules bêta, alors qu’il n’avait aucun effet chez les souris ne recevant aucun traitement et chez les souris ne recevant que des bêtabloquants. Sans innervation, c’était comme si le pancréas était devenu sombre et que les cellules immunitaires étaient incapables de trouver leurs cibles.
Cette nouvelle découverte pourrait expliquer bien plus que les disparités observées dans le diabète de type 1. Plusieurs maladies auto-immunes partagent la même inégalité, mais de façon symétrique. Par exemple, le vitiligo provoque une perte de pigment de la peau, souvent dans des zones symétriques sur les visages et les mains. L’arthrite a également tendance à frapper symétriquement, avec une inflammation des deux articulations du genou, du coude ou du poignet.

Une découverte qui pourrait avoir de larges implications

Cette nouvelle étude suggère que ces zones peuvent être innervées par des nerfs qui se ramifient symétriquement à travers le corps. « Cette symétrie est très frappante, et il a été presque impossible de l’expliquer », déclare M. von Herrath. Von Herrath pense que ces percées en neuroimmunologie pourraient avoir de larges implications pour expliquer pourquoi le corps se retourne contre ses propres organes dans de nombreuses maladies auto-immunes.
Cette recherche a été publiée dans Science Advances.
Source : La Jolla Institute for Immunology
Crédit photo sur Unsplash : Ricky Kharawala