Des protéines leurres qui piègent le coronavirus
Des protéines leurres qui se lient et piègent le coronavirus pour l’empêcher d’infecter les cellules de notre corps sont mises au point par l’Université de Leicester.
Des protéines leurres
L’équipe de recherche dirigée par le professeur Nick Brindle à Leicester, et avec le Dr Julian Sale au laboratoire de biologie moléculaire (LMB) du MRC, travaillent à la création d’une nouvelle protéine soluble qui se lie au virus du SRAS-CoV-2, l’empêchant ainsi de pouvoir se lier aux cellules et de les infecter.
Le virus qui cause le COVID-19 infecte normalement les poumons et les tissus en se liant à un récepteur appelé ACE2 à la surface de nos cellules. Ce leurre imite ces récepteurs, mais il est conçu pour être plus attractif pour le virus, de sorte qu’il se lie au leurre et non à l’ACE2, empêchant le virus de « parasiter » et de se reproduire dans les cellules.
Nick Brindle, professeur aux départements de biologie moléculaire et cellulaire et de sciences cardiovasculaires de l’université de Leicester, a déclaré : « il s’agit d’une approche innovante dans la lutte actuelle contre le virus du SRAS-CoV-2. En « détournant » les récepteurs des cellules de nos poumons et d’autres tissus, le virus peut se développer et se propager dans tout l’organisme et provoquer une maladie. En créant une protéine leurre attrayante à laquelle le virus peut se lier, nous visons à bloquer la capacité de ce virus à infecter les cellules et à protéger la fonction des récepteurs de surface cellulaire. »
Prévenir de nouveaux cas
« Si cette approche est couronnée de succès, elle pourrait permettre de prévenir de nouveaux cas de cette maladie mortelle dans le monde entier ». La première série de résultats sera disponible dans deux à trois mois.
Pour faciliter leurs recherches, l’équipe du professeur Brindle utilise une technique appelée cryo-microscopie électronique (Cryo-EM), qui permet aux scientifiques de voir le virus entier ou des parties du virus dans un environnement natif. L’échantillon biologique est congelé rapidement, puis l’image est obtenue en ciblant un faisceau de particules à haute énergie appelées électrons, dont la longueur d’onde est beaucoup plus petite que celle des molécules biologiques dont l’image est obtenue.
Un masque de diagnostic
Dans le cadre de ses efforts de premier plan au niveau mondial pour soutenir la recherche sur le COVID-19 et les tests de diagnostic, l’Université de Leicester a travaillé sur un certain nombre de projets de recherche, notamment la mise au point d’un masque de diagnostic qui pourrait potentiellement détecter la présence du coronavirus avant l’apparition des premiers symptômes.
Source : University of Leicester
Crédit photo : Pixabay