Les écailles de poisson transformées en écrans flexibles
Les écailles de poisson pourraient constituer une alternative écologique au plastique pour l’affichage flexible des appareils électroniques. La flexibilité est importante pour les appareils électroniques portables afin de permettre la création d’affichages qui se plient, se replient ou se tordent facilement, explique Hai-Dong Yu de l’Université technique de Nanjing en Chine.
Un écran flexible fait d’écailles de poisson
Le plastique a été le matériau idéal pour obtenir ce type de flexibilité, mais en raison de son impact néfaste sur l’environnement, des alternatives plus durables et à faible coût sont très recherchées. Les écailles de poisson représentent 3 % des 70,5 millions de tonnes métriques de poisson produites chaque année dans le monde. Elles ne sont pas comestibles et sont donc généralement gaspillées, mais Yu et son équipe ont vu le potentiel des écailles de poisson dans l’électronique flexible.
Les chercheurs ont extrait la gélatine des écailles de poisson et l’ont utilisée pour créer un film extrêmement fin. De minuscules nanofils d’argent ont ensuite été incorporés dans ce film, pour servir d’électrodes, ainsi qu’un matériau émetteur de lumière fait de sulfure de zinc et de cuivre, pour fournir de la lumière à l’affichage électronique.
Le résultat est un affichage électronique flexible, qui se biodégrade entièrement après 24 jours dans le sol – un affichage en plastique peut mettre des siècles à se décomposer. Cela signifie que les films en écailles de poisson pourraient également être utiles pour créer des appareils électroniques jetables et portables, explique Yu.
Pour une électronique verte
« Nous sommes enthousiastes à l’idée de stimuler le développement de l’électronique flexible verte, qui pourrait produire un changement de paradigme dans notre vie quotidienne », dit-il.Outre sa biodégradabilité, les films en écailles de poisson présentent les avantages d’être d’une grande transparence, d’avoir une faible rugosité de surface et un faible coût à produire. Ils peuvent également être recyclés en les dissolvant dans de l’eau chaude.
Dipankar Mandal, de l’Institut des nanosciences et des technologies de Mohali, en Inde, qui n’a pas participé à ces travaux, affirme que nous pouvons nous attendre à voir davantage de « bioélectronique » de ce type dans un proche avenir. Outre les écailles de poisson, d’autres matériaux biologiques sont explorés à des fins similaires, notamment la cellulose des fibres de coton et la protéine de soie des vers à soie.
Cette recherche a été publiée dans ACS Nano.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pixabay