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Mars s'est formée plus tard que nous le pensions

Espace 12 février 2020

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Mars a peut-être connu une croissance tardive. Les preuves fournies par les météorites martiennes qui ont atterri sur la Terre ont montré que la formation de Mars pourrait avoir pris jusqu’à 15 millions d’années de plus que nous le pensions.

Mars s’est formée 15 millions d’années plus tard que nous le pensions

Lorsqu’un astéroïde ou une comète s’écrase sur Mars, il fait exploser des roches de la surface, et certaines de ces roches peuvent se retrouver dans l’espace puis atteindre la Terre sous forme de météorites. Des études sur ces dernières ont montré d’énormes variations dans leur composition, en particulier dans les quantités d’éléments dits « ferreux » comme le tungstène, qui a tendance à s’enfoncer vers le noyau de fer d’une jeune planète en cours de sa formation.
Le tungstène est essentiel pour mesurer l’âge de Mars. Nous utilisons sa présence ou son absence dans les roches pour déterminer quand cette planète s’est formée. S’il est présent à l’extérieur du noyau, cela peut être un signal que sa formation a été rapide. L’absence de tungstène suggère une formation plus lente. Les analyses précédentes du tungstène dans les météorites martiennes ont suggéré que cette planète s’est développée rapidement, se fusionnant en moins de cinq millions d’années après la formation du système solaire.
Mais il est possible que ce tungstène ait été acheminé à Mars par des collisions avec des astéroïdes, ce qui pourrait signifier que les échantillons des météorites nous ont trompés. Pour le savoir, Simone Marchi, de l’Institut de recherche du sud-ouest du Colorado, et ses collègues ont utilisé des simulations de collision avec Mars pour essayer de comprendre exactement d’où venaient les éléments ferreux des météorites martiennes.

Des collisions avec un à trois énormes rochers

Les simulations qui ont abouti à une planète qui produirait des météorites avec les compositions que nous voyons actuellement, impliquaient des collisions avec un à trois énormes rochers, aussi grands que quelques pour cent de la masse actuelle de Mars. « Essentiellement, la moitié de la planète a été détruite par les explosions, et une grande partie du manteau se serait vaporisée », dit Marchi.
Au fur et à mesure que la jeune Mars se reformait après chacun de ces impacts, elle aurait absorbé des éléments, dont le tungstène, provenant des collisions dans les zones les plus proches de la percussion, ce qui explique les variations de la composition de Mars, que l’on observe dans les météorites. « Peut-être que ces collisions ont vraiment faussé nos mesures », dit Marchi.

Avoir une meilleure compréhension avec plus de roches

Selon lui, les futures missions visant à ramener des échantillons de Mars pourraient nous aider à comprendre comment et quand elle s’est réellement formée. « Si nous avions plus de roches, nous pourrions certainement avoir une meilleure compréhension. »
Cette recherche a été publie dans Science Advances.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pixabay