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Des microvéhicules qui piègent et tuent les superbactéries

biothechnologie 03 février 2020

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Avec l’augmentation des bactéries résistantes aux antibiotiques, les médicaments ne suffisent plus à contenir certaines infections. De nouveaux traitements créatifs font grandement défaut. Mais pour faire face à cette menace, des chercheurs de l’université de Californie à San Diego (UCSD) ont mis au point un concept révolutionnaire: des « microvéhicules » automoteurs qui attirent les superbactéries et les tuent.

Des nanoparticules pour tuer les superbactéries

Ces microvéhicules sont essentiellement des nanoparticules composées de plusieurs couches. Le noyau de ces microbilles est constitué de magnésium métallique, qui est enrobé de plusieurs couches de polymère. À une extrémité se trouve un trou qui expose ce noyau à l’environnement extérieur.
L’idée est que lorsque ces nanoparticules entrent dans un environnement acide – comme l’acide dans le tube gastrique – le magnésium y réagit, produisant des bulles d’hydrogène. Cela crée un jet qui pousse le véhicule dans la direction opposée.
Le véhicule se loge alors dans la paroi de l’estomac, et une fois que le magnésium a fini de se dissoudre, il quitte la particule. Cela expose la seconde couche de polymère qui commence alors à se dissoudre. Cette couche contient de la sérine, un acide aminé que les bactéries comme E. coli considèrent comme un signal alimentaire, de sorte qu’elle attire efficacement ces bactéries dans la coquille.

Les ions d’argent tuent les bactéries

Une fois que les bactéries se rassemblent à l’intérieur de la particule, la couche suivante obstrue le trou. En se dissolvant, celle-ci libère des ions d’argent qui sont toxiques pour de nombreux microbes.
Lors des tests, les chercheurs ont observé que ces microparticules encourageaient les E. coli à se déplacer dans la sphère vide, où elles peuvent ensuite être tuées très efficacement.
L’équipe affirme que cette méthode pourrait être particulièrement utile pour contrôler les infections dans l’intestin, en fournissant plus de pouvoir de destruction là où cela est nécessaire. Ce concept pourrait également être utilisé pour la décontamination dans d’autres domaines, comme la sécurité alimentaire ou l’assainissement de l’environnement.
Cette étude a été publiée dans Angewandte Chemie.
Source : Wiley
Crédit photo : Pixabay