Un vaccin cryogénique solide guérit la leucémie
Pour les personnes qui souffrent de la leucémie myéloïde aiguë (LMA), la chimiothérapie reste le traitement le plus utilisé, mais le risque de récidive est élevé et se produit chez près de la moitié des patients.
Un vaccin solide contre la leucémie myéloïde aiguë
À la recherche d’un traitement pouvant offrir une protection à plus long terme, les scientifiques de l’Université Harvard ont mis au point un nouveau type de vaccin qui, lorsqu’il est combiné avec la chimiothérapie, s’est révélé très efficace chez les souris, éliminant les cellules cancéreuses et empêchant leur réapparition pendant un certain temps.
Les scientifiques du Wyss Institute de Harvard ont mis au point un vaccin solide pour éliminer un ennemi liquide. « Nous avons déjà mis au point des vaccins contre les tumeurs solides et nous étions curieux de voir si cette approche serait également efficace pour traiter un cancer du sang comme la LMA », explique Nisarg Shah, copremier auteur de cette étude. « Les résultats prometteurs de l’association de ce vaccin avec la chimiothérapie pourraient se traduire par des vaccins pour les humains qui pourront être personnalisés tout en offrant un effet immédiat ».
Constitué de biomatériaux construits sur un échafaudage de « cryogel » en forme de disque, ce vaccin est chargé de biomolécules et d’antigènes spécifiques aux cellules cancéreuses de la LMA pour susciter une réponse immunitaire en leur présence. On espérait que cette thérapie permettrait non seulement de reconnaître et de détruire rapidement les cellules de la LMA, mais aussi de rester vigilant pour repousser toute future attaque à long terme.
Il a activé un grand nombre de de cellules T
L’équipe a d’abord mis ce vaccin à l’essai chez des souris en santé et a observé qu’il provoquait une forte réponse immunitaire par l’activation d’un grand nombre de cellules T. Les scientifiques ont ensuite imité l’apparition de la LMA en injectant aux souris des cellules cancéreuses et ont constaté que les souris traitées avec le vaccin cryogénique avaient survécu, tandis que le groupe témoin était mort après 60 jours. Le premier groupe a été traité avec une deuxième dose de cellules de la LAM après 100 jours et n’a présenté aucun signe de cette maladie.
Cherchant à reproduire plus fidèlement l’apparition de la LMA, les scientifiques ont ensuite étudié les effets du vaccin cryogénique sur la moelle osseuse, qui est à l’origine de cette maladie. Dans la moelle osseuse des souris vaccinées ils ont trouvé de grandes quantités de lymphocytes T activés et aucun signe de la LMA. La transplantation de cette moelle osseuse dans de nouvelles souris et l’administration de cellules de la LAM à ces animaux en bonne santé ont permis au vaccin de faire son travail efficacement; les greffés ayant survécu alors que le groupe témoin est mort dans les 30 jours. Selon l’équipe, ce résultat suggère que la protection offerte par ce vaccin était « soutenue et transférable ».
Les expériences qui ont suivi ont consisté à combiner le vaccin cryogénique avec la chimiothérapie administrée aux patients atteints de la LMA. Cela a entraîné une augmentation des lymphocytes T actifs six fois supérieure à celle du traitement traditionnel, qui consiste en une forme liquide du vaccin. En transplantant la moelle osseuse des souris traitées par cette thérapie combinée à des souris saines, on a constaté que les animaux sains ne présentaient aucun signe de la LMA pendant 14 jours et qu’ils survivaient également à une dose ultérieure de cellules de la LMA, tandis qu’un groupe témoin qui n’avait pas reçu la greffe est mort dans les 31 jours.
Une survie à long terme sans rechute
Nous sommes très enthousiastes quant à performance de notre vaccin contre la LMA, car il pourrait enfin offrir aux patients une survie à long terme sans rechute, soit pour « nettoyer » les cellules de la LMA résiduelles dans la moelle osseuse à la suite d’une greffe de cellules souches, soit chez les patients plus âgés qui ne peuvent tolérer ni la greffe ni la chimiothérapie à forte dose », déclare le co-auteur David Mooney.
Cette recherche a été publiée dans Nature Biomedical Engineering.
Source : Wyss Institute
Crédit photo : Pixabay