Découverte d'un processus qui mène au diabète de type 2
Une question centrale dans la recherche sur le diabète est de savoir pourquoi les cellules du pancréas, connues sous le nom de cellules bêta, sécrètent initialement trop d’insuline. La théorie dominante était que le corps pourrait être en train de devenir « sourd » à l’insuline, de sorte que les cellules bêta sécrètent davantage pour compenser. Mais les cellules bêta isolées sécrètent encore trop d’insuline, ce qui met en évidence une lacune dans cette théorie.
Comment le diabète se développe-t-il ?
Dans cette nouvelle étude, des chercheurs ont tenté de comprendre quel autre mécanisme, outre la résistance à l’insuline (c’est-à-dire le fait que l’organisme devienne « sourd » à l’insuline) et les taux de glucose élevés, pourrait expliquer l’apparition du diabète. Les scientifiques ont découvert qu’une voie indépendante du glucose, mais sensible aux acides gras, semble stimuler la sécrétion d’insuline dans les premiers stades du diabète.
L’équipe de recherche, dirigée par Orian Shirihai, professeur d’endocrinologie et de pharmacologie à la David Geffen School of Medicine de l’UCLA et auteur principal de cette étude, a utilisé des souris prédiabétiques pour étudier les mécanismes par lesquels l’insuline peut être sécrétée en l’absence de glucose.
Une « fuite de protons »
L’équipe a découvert que dans les cellules bêta d’animaux obèses et prédiabétiques, une protéine appelée Cyclophiline D, ou CypD, induisait un phénomène connu sous le nom de « fuite de protons », et que cette fuite favorisait la sécrétion d’insuline en l’absence de glucose élevé. Ce mécanisme dépendait des acides gras, qui sont normalement incapables de stimuler la sécrétion d’insuline chez les animaux en bonne santé.
De plus, les souris obèses qui n’avaient pas le gène de la protéine CypD ne sécrétaient pas d’insuline en excès. L’équipe a confirmé que le même processus se produisait dans des cellules de pancréas humaines isolées : en présence d’acides gras à des niveaux qui seraient typiques chez les humains obèses, les cellules sécrétaient de l’insuline en l’absence de glucose élevé.
De nouvelles façons de prévenir le développement du diabète
Ces résultats suggèrent de nouvelles façons de prévenir le développement de la résistance à l’insuline et de traiter le diabète, notamment en arrêtant sa progression par le blocage de la fuite de protons dans la cellule bêta.
Cette étude a été publiée dans la revue Diabetes.
Source : University of California, Los Angeles
Crédit photo : Pixabay