Une membrane pour protéger un stimulateur cardiaque
Il est malheureux de constater que les stimulateurs cardiaques doivent être remplacés chirurgicalement tous les cinq ans environ, avant que leur pile ne s’épuise. Mais grâce à une membrane qui entoure l’implant, cette intervention pourrait devenir beaucoup plus facile et plus sûre.
Une pochette pour protéger les stimulateurs cardiaques
Lorsqu’un stimulateur cardiaque se trouve à l’intérieur du corps d’un patient, un tissu fibrotique se développe à sa surface avec le temps. Si cette couche de tissu devient trop épaisse, elle peut compliquer le processus de remplacement, ce qui entraîne une chirurgie plus longue et plus complexe qui augmente le risque d’infection ou d’autres complications.
Pour résoudre ce problème, les scientifiques du centre de recherche de l’ETH Zurich ont créé une nouvelle membrane en forme de poche, qui est placée autour du stimulateur cardiaque avant l’implantation. Il est fait de minuscules fibres de cellulose et possède une série d’indentations en forme de nid d’abeilles sur sa surface. Cette conception a deux objectifs.
Tout d’abord, la microstructure fibreuse de la membrane empêche le dépôt de protéines fibrotiques de former des tissus à la surface. Deuxièmement, les indentations rendent difficile l’adhésion à la membrane des cellules fibreuses qui se forment.
Lors d’essais effectués sur des porcs, deux stimulateurs cardiaques ont été implantés chez chaque animal – un dispositif était encapsulé dans une membrane, et un autre sans cette membrane.
La couche fribrotique était plus mince
Les membranes n’ont pas été rejetées par le système immunitaire des porcs, et lorsque les deux stimulateurs cardiaques ont été vérifiés un an après l’implantation, on a constaté que la couche de tissu fibreux sur les dispositifs encapsulés n’était que d’un tiers aussi épaisse que sur les autres.
Des essais cliniques sur des humains sont prévus l’année prochaine, dans trois grands centres cardiaques en Allemagne. Cette technologie est commercialisée sous le nom d’Hylomate Pouch, par la société dérivée de l’ETH Hylomorph.
Cette recherche a été publiée dans Biomaterials.
Source : ETH Zurich
Crédit photo : Pexel